Mieux que si c’était pire, mais moins bien que si c’était mieux… C’est un peu le ton du bilan que tirent les associations de prévention des différentes lois édictées depuis celle du 10 janvier 1991.
Depuis le mois de novembre et la dernière augmentation de 6% appliquée à tous les produits du tabac, c’est même à un feu nourri que l’on assiste de la part des organismes de lutte contre le tabagisme. Il faut dire que la consommation a cessé de baisser et semble même opérer un certain retournement de tendance depuis 2009.
La situation est aujourd’hui assez troublante : alors que la consommation diminue chez les hommes depuis 20 ans, elle suit la courbe inverse chez les femmes. La division par 2 du nombre de cancers masculins entre 35 et 44 ans a été dramatiquement contrebalancée par l’explosion du nombre de cancers féminins, multipliés par 4 au cours de la même période.
Tout aussi préoccupant, le pourcentage de fumeurs chez les chômeurs atteint aujourd’hui 50% et, n’en déplaise aux associations, le tabagisme demeure un comportement révélateur de mal-être et de crise, individuels comme collectifs.
S’attaquer vraiment au tabagisme, c’est d'abord s’attaquer aux raisons profondes qui le motivent et non aux seuls moyens qui le favorisent.
Une guerre livrée exclusivement au marketing des industriels et aux prix est de toute évidence insuffisante. Ce qui ne signifie pas qu’elle soit inutile.