Pour la septième année consécutive, les Pouvoirs publics mènent campagne pour favoriser le dépistage du cancer du sein. Surprise – bonne surprise – en 2010, la prévention réconcilie enfin l’amour et la raison !
Depuis 2004, le programme national de dépistage organisé du cancer du sein permet aux femmes de 50 à 74 ans de bénéficier tous les deux ans d’un dépistage de grande qualité.
Après sept années de campagne, 53% d’entre elles ont choisi de profiter de cette opportunité. C’est beaucoup - car il s’agit d’une démarche totalement volontaire - et c’est très peu – compte tenu du fait que le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme.
Paradoxe ? Alors qu’il est si facile de vérifier qu’on n’est pas exposée à un risque, bon nombre de celles qui pourraient s’en assurer font pourtant encore l’impasse sur le moyen qui leur est offert…
Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point…
L’Institut national du Cancer (InCA) a parfaitement compris que ce paradoxe était le véritable obstacle au développement du dépistage. D’un côté, il y a la raison, celle que l’on a toujours l’impression d’écouter dans notre intérêt, mais de l’autre, il y a toutes les mauvaises raisons, celles auxquelles on a aussi parfois tendance à céder sans en être trop fières et qui finissent quand même par l’emporter.
Il n’avait pas tort, ce cher Blaise Pascal, en affirmant « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ». D’accord, depuis le XIIème siècle et après quelques générations de philosophes qui se sont succédé, on a appris à faire la part des choses. Il n’est pas vraiment nécessaire d’avoir le bac pour comprendre que nos comportements ne sont pas toujours dictés par la sagesse.
La réalité a toujours raison…
On le sait aujourd’hui : le cancer du sein, avec plus de 52 000 nouveaux cas en France cette année, est de loin le plus fréquent des cancers chez la femme. Il reste également, avec plus de 11 000 décès estimés, au premier rang des décès par cancer pour ce sexe. Pourtant, le cancer du sein est ce que l’on appelle de « bon pronostic ». Au-delà de la qualification qui ne veut pas dire grand-chose lorsqu’il s’agit d’une maladie de ce type, le « bon pronostic » signifie que, lorsqu’il est détecté précocement, un cancer du sein se guérit, tout simplement (le taux de survie à 5 ans est aujourd’hui de 90%).
Pour assurer un éventuel repérage précoce du cancer du sein, le dépistage organisé répond à des critères stricts, permettant une évaluation régulière des dispositifs techniques et d’organisation.
Aujourd’hui, les professionnels de santé sont unanimes pour reconnaître que le dépistage organisé du cancer du sein est d’une exceptionnelle qualité. Voilà pour la raison…