L’hiver, on prend quand même froid

De même qu’il est toujours un peu délicat, en plein été, de parler d’assèchement des nappes phréatiques après 8 jours de déluges et de vacances gâchées, il n’est pas simple d’évoquer le réchauffement de la planète au cœur de l’hiver lorsque la température flirte depuis des jours et des nuits avec le négatif…

Tant mieux parce que notre sens aigu de l’actualité nous amène, en ce début 2011, à évoquer le froid et l’impact que celui-ci a sur notre santé. La rigueur – à tous points de vue – est de saison !

Si l’on peut avoir le sentiment que le thermomètre n’intéresse les scientifiques que lorsqu’il monte en flèche, les autorités n’en sont pas moins attentives aux phénomènes de froids extrêmes qui, dans nos contrées en principe tempérées, font largement autant de ravages que les vagues de canicule, sinon davantage.

Toujours soucieux de nuances, les spécialistes de la santé publique s’attachent d’abord à distinguer entre mortalité hivernale et mortalité directement due au froid intense.

En hiver, certaines pathologies sont plus fréquentes et ne sont effectivement pas strictement liées aux températures glaciales. Parmi les plus préoccupantes, on recense les maladies cardiovasculaires, les infections respiratoires… jusqu’aux intoxications au monoxyde de carbone dues à des chauffe-eau mal entretenus.

L’hiver, saison des maladies infectieuses

Une partie de la mortalité hivernale peut s’expliquer par des causes infectieuses. Ainsi les épidémies de grippe surviennent entre novembre et avril, et débutent le plus fréquemment au début de l’année. Elles touchent en moyenne en France 2,5 à 3 millions de personnes (entre 2 000 et 2 500 décès).

D’après l’OMS, les conditions climatiques de type temps sec et froid favorisent cependant une survie plus longue du virus de la grippe à l’extérieur de l’organisme, raison pour laquelle les épidémies saisonnières surviennent en hiver dans les climats tempérés.

Il existe également chaque année en France, comme dans tous les pays européens, une épidémie hivernale de gastro-entérites aiguës, qui selon le réseau Sentinelles sont à l’origine de 1 à 2,5 millions de consultations en médecine générale, avec un pic habituellement constaté entre décembre et janvier.

Le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm dénombre d’ailleurs chaque année autour de 600 décès avec, pour cause initiale du décès, une infection intestinale (principalement dans les âges extrêmes, moins de 5 ans et plus de 75 ans).

Les bronchiolites font  partie des maladies connaissant une recrudescence hivernale. L’épidémie débute généralement à la mi-octobre, pour atteindre un pic en décembre/janvier et se termine à la fin de l’hiver.

En France, on estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30 % des nourrissons soit environ 460 000 cas par an. 2 % des nourrissons de moins d‘1 an seraient hospitalisés pour une bronchiolite plus sévère.
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