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L’infiniment petit, infiniment dangereux ?

Nano - techno - bobo

Lorsque la science progresse à pas de géant, c’est souvent grâce à l’infiniment petit. Avec les nanotechnologies, ce sont des atomes et des molécules que l’on manipule, à tous les sens du verbe. Certains trouvent le risque disproportionné.

Il y avait eu la révolution industrielle au XIXe siècle et la révolution de la microélectronique au XXe. La révolution de ce nouveau siècle sera, de l’avis général, celle des nanotechnologies. Qu’est-ce encore que ces bestioles dont personne n’avait vraiment entendu parler jusqu’au Grenelle de l’Environnement et qui mobilise depuis le 15 octobre des armées de fonctionnaires, de chercheurs et accessoirement de citoyens dans le cadre d’un vaste débat public (fin des hostilités le 24 février prochain) ?

Potentiel ? Enorme. Risque ? Idem

Très officiellement, « les nanotechnologies sont un ensemble de techniques, processus et produits qui visent la réalisation, l'étude et la manipulation, à l'échelle des atomes et molécules, de structures, systèmes ou objets dont la taille typique est inférieure à 100 nanomètres ». Ca ne vous dit rien ? Rassurez-vous, tout est normal, on se situe là à l'interface de la biologie, de la chimie, de la physique, de la science des matériaux et de l'informatique.

Pour les promoteurs de ces technologies, les potentiels sont énormes et concernent - outre les technologies de l'information et de la communication, la microélectronique et l'informatique ou le militaire – au premier chef les technologies médicales.

Chirurgie, implants bioactifs, neuroprothèses, puces à ADN, tests génétiques, détecteurs de phénomènes pathologiques, thérapies, etc. constituent des candidats évidents aux bénéfices des nano en tout genre. Mais ils sont loin d’être les seuls : les industries cosmétiques sont déjà entrées dans la course, marquées à la culotte par celles du textile.

Alors, la vie est belle ? Pas tant que cela car l’orientation des recherches et leurs applications potentielles sont loin de faire l’unanimité. Beaucoup d’observateurs prédisent d’ailleurs que la polémique naissante autour des risques de cette technologie apparemment si universelle va rapidement enfler pour quitter l’univers scientifique feutré de l’infiniment petit et rejoindre celui des scandales planétaires.

Les toxicologues s'interrogent en particulier sur l'impact des nanoparticules produites en masse qui pourraient se répandre dans l'environnement.

Aujourd’hui, au niveau mondial, on trouve déjà des nanoparticules dans plus de 550 produits de consommation courante, sans étiquetage particulier : crèmes solaires, cosmétiques, produits d’entretien, farts de skis, textiles, carburants, peintures, pneus, encre pour imprimantes et même certains aliments. Bon appétit.

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