A la recherche du temps perdu
La fin du siècle dernier voit se mener une brassée d’études scientifiques qui, toutes, confirment les nombreuses observations et les hypothèses mises en avant par ces différents chercheurs. En augmentant, grâce aux huiles animales ou végétales, l’apport en oméga 3 chez des sujets à risques cardiaques, le taux d’infarctus et la mortalité cardiovasculaire diminuent de façon significative.
On croyait soudaine et donc suspecte la consécration des oméga 3 sur l’autel nutritionnel. En réalité, il aura fallu plus de cinquante années pour passer de leur découverte à la démonstration de leurs vertus. Et vingt années supplémentaires pour que les preuves scientifiques sortent des laboratoires pour gagner les rayons de la grande distribution.
Aujourd’hui, bon nombre d’études sont encore en cours de réalisation ou d’analyse. Certaines d’entre elles ont mis en évidence des effets bénéfiques allant bien au-delà de la protection cardiovasculaire. Attention quand même de ne pas confondre efficacité et panacée. Mais ne nous plaignons pas non plus que la mariée soit trop belle.
On ne prête qu’aux riches
Les oméga 3 sont les acides gras essentiels les plus bénéfiques pour l’organisme, particulièrement en matière de protection cardiovasculaire.
Les aliments les plus riches en oméga 3 sont l’huile de noix, les noix, l’huile de colza, les poissons gras (saumon, anchois, sardine, hareng, maquereau).
Les oméga 6 aident à réduire le mauvais cholestérol (LDL). On les trouve dans l’huile de colza, de noix, de pépin de raisin.
Grossesse et acides gras
Dans la famille acides gras polyinsaturés (AGPI), je demande oméga 3 et oméga 6. Ces deux AGPI semblent jouer un rôle important durant la grossesse. Le premier pour le développement du cerveau et la vision du fœtus. Le second pour la croissance du bébé. Chez la femme enceinte, les besoins en oméga 3 augmentent de 40%.
Séparer le bon gras de l’ivraie
Les lipides, communément appelées matières grasses, sont divisées selon leur structure moléculaire en 3 types d’acides gras :
- les acides gras saturés (Ouah, les mauvaises graisses !)
- les acides gras mono-insaturés (Oh, les bonnes graisses !)
- les acides gras polyinsaturés (Bingo !), dont font partie oméga 3 et oméga 6.
Les Français au pas carencé
Le Programme National Nutrition-Santé (PNNS) a révélé dès 2001 l’importance des oméga 3 dans l’alimentation quotidienne. L’apport quotidien nécessaire a été évalué à 2 grammes environ alors que nous n’en consommons que la moitié. Bonne nouvelle, il est plus facile de respecter les recommandations du PNNS en matière d’oméga 3 qu’en matière de fruits et légumes. Ca ne remplace pas, mais c’est déjà ça…
Habitudes alimentaires
Où et quoi
En France, les habitudes alimentaires régionales sont fortement ancrées.
L’utilisation des matières grasses en est un exemple marquant : les habitants du Nord et de l’Ouest consomment davantage de beurre, tandis que ceux du Sud et de l’Est privilégient les huiles.
D’autres caractéristiques sont à noter : les habitants du Nord consomment davantage de pommes de terre et d’aliments sucrés, ceux du Sud davantage de légumes. Entre l’Est et l’Ouest, les différences concernent plutôt les produits laitiers (laits, produits laitiers frais et entremets à l’Ouest, et fromages à l’Est).
Source : AFSSA 2009
Plus d’oméga 3, moins de dépression ?
Des chercheurs de l’Inserm ont récemment montré qu’un taux sanguin élevé d’un acide gras oméga 3 appelé EPA (acide eicosapentaénoïque), est associé à une moindre fréquence des symptômes dépressifs chez les personnes âgées. Les résultats de cette étude, incluant plus de 1300 personnes ont été publiés en mai 2008 dans l’American Journal of Clinical Nutrition.