Beaucoup plus tard, en 1958, le professeur Ancel Keys, accompagné d’une équipe internationale, se lance dans une véritable enquête au long cours. Pendant plus de 10 ans, ces scientifiques vont observer les modes de vie et d’alimentation de milliers de personnes à travers le vaste monde.

Esquimaux à volonté

Dès 1970, la formidable longévité des paysans de l’île de Crète est clairement attribuée à leur régime alimentaire (le fameux « régime crétois » !). Son originalité tient presque entièrement à ses nombreuses sources d’oméga 3. Œufs, pourpier, huile de noix, poissons, viande d’oie, de lapin, escargots, etc. en fournissent il est vrai abondamment.
Bien loin de la Crète et de sa douceur climatique, les rudes Esquimaux du Groenland font également preuve d’une résistance exceptionnelle aux maladies cardiovasculaires.

Un moment évoqué, le facteur génétique est rapidement abandonné (les Esquimaux émigrés à Copenhague meurent autant d’infarctus que le Danois moyen) et c’est la piste du poisson qui s’avère être la bonne. Les Esquimaux en consomment en effet une quantité conséquente. Bonne pioche : les vertus cardioprotectrices des oméga 3 contenus dans les graisses animales du poisson et du phoque sont démontrées.
Deux scientifiques japonais vont, de leur côté, s’intéresser à l’archipel d’Okinawa, qui compte un nombre de centenaires inhabituel. Là encore, le faible taux de maladies cardiovasculaires se combine avec une consommation élevée de poisson et de plusieurs sources naturelles d’oméga 3.

A la recherche du temps perdu

La fin du siècle dernier voit se mener une brassée d’études scientifiques qui, toutes, confirment les nombreuses observations et les hypothèses mises en avant par ces différents chercheurs. En augmentant, grâce aux huiles animales ou végétales, l’apport en oméga 3 chez des sujets à risques cardiaques, le taux d’infarctus et la mortalité cardiovasculaire diminuent de façon significative.
On croyait soudaine et donc suspecte la consécration des oméga 3 sur l’autel nutritionnel. En réalité, il aura fallu plus de cinquante années pour passer de leur découverte à la démonstration de leurs vertus. Et vingt années supplémentaires pour que les preuves scientifiques sortent des laboratoires pour gagner les rayons de la grande distribution.

Aujourd’hui, bon nombre d’études sont encore en cours de réalisation ou d’analyse. Certaines d’entre elles ont mis en évidence des effets bénéfiques allant bien au-delà de la protection cardiovasculaire. Attention quand même de ne pas confondre efficacité et panacée. Mais ne nous plaignons pas non plus que la mariée soit trop belle.

On ne prête qu’aux riches

Les oméga 3 sont les acides gras essentiels les plus bénéfiques pour l’organisme, particulièrement en matière de protection cardiovasculaire.

Les aliments les plus riches en oméga 3 sont l’huile de noix, les noix, l’huile de colza, les poissons gras (saumon, anchois, sardine, hareng, maquereau).

Les oméga 6 aident à réduire le mauvais cholestérol (LDL). On les trouve dans l’huile de colza, de noix, de pépin de raisin.

Grossesse et acides gras

Dans la famille acides gras polyinsaturés (AGPI), je demande oméga 3 et oméga 6. Ces deux AGPI semblent jouer un rôle important durant la grossesse. Le premier pour le développement du cerveau et la vision du fœtus. Le second pour la croissance du bébé. Chez la femme enceinte, les besoins en oméga 3 augmentent de 40%.

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