Evidemment, la révélation par elle-même de sa maladie a placé sous les mêmes projecteurs la ministre Dominique Bertinotti et le cancer du sein.
Du courage, il lui en a fallu pour résister aux effets secondaires de la chimiothérapie dans un environnement où tout signe de faiblesse est immédiatement exploité.
Il lui en a fallu aussi pour dire qu’elle avait été malade et dire le nom de sa maladie. Mais la ministre est-elle vraiment l’exemple absolu que l’on voudrait voir s’imposer dans toute la société ?
Après tout, Dominique Bertinotti a caché son cancer pendant tout le temps de son traitement pour ne « l’avouer » qu’à son terme à ses collègues les plus proches.
Faire accepter le cancer comme une maladie « normale », sans doute serait-ce plutôt pouvoir en annoncer la teneur dès le diagnostic sans risquer de perdre son autorité au travail… ou être sûr de ne pas en être évincé.
Les comparaisons un peu niaises avec les situations vécues par Georges Pompidou et François Mitterrand ne peuvent pas faire oublier qu’un président de la République est élu au suffrage universel et que son défaut est infiniment plus grave que celui d’un ministre, remplaçable dans l’heure si besoin est sans bouleverser les équilibres partisans.
L’égalité devant le cancer n’existe pas non plus en politique… et la ministre de la Famille ne l’ignore pas.