mots clé : Solitude, isolement, enquête, Fondation de France, solidarité

Beaucoup de monde tout seul…

En 2003, on avait découvert, en pleine canicule estivale, que la solitude existait – et pas seulement pendant les vacances. Aujourd’hui, une grande enquête de la Fondation de France fait le point sur la question mais… aussi sur les réponses.

C’est vrai, il y a des périodes où l’on a envie de déconnecter, de faire une croix sur ses soucis et de partir – enfin – profiter du soleil et du farniente.

Mais c’est curieusement aussi à ces occasions d’évasion collective que l’on prend conscience de la solitude dans laquelle beaucoup sont enfermés. Beaucoup ? C’est peu de le dire. Les résultats de l’enquête que la Fondation de France a rendus publics quelques jours à peine avant les premiers grands départs en vacances sont, de ce point de vue, édifiants.

Un individu sur dix est seul, un sur  quatre risque de l’être

Etre seul ou se sentir seul sont deux situations évidemment préoccupantes mais qui reflètent des réalités très différentes. Lorsque la Fondation de France parle d’isolement « objectif », il s’agit de personnes déclarant avoir des relations personnelles (cadre familial, amical, professionnel, associatif ou autre) moins de deux à trois fois par an, voire… jamais. Un Français sur dix est dans ce cas. Plus de 4 millions de personnes !

Derrière ces chiffres déjà désincarnés de l’isolement, se cachent d’autres chiffres encore : ceux des individus en situation de risque d’exclusion sociale. Près d’un quart d’entre nous ne dépendent que d’un seul réseau relationnel (familial, professionnel…), un fil fragile qui peut se rompre à tout moment et conduire à cet implacable « isolement objectif ».

L’étude de la Fondation de France vient confirmer de façon spectaculaire ce dont chacun se doutait déjà mais que la crise vient amplifier : la diversification des réseaux qui nous protègent de l’exclusion sociale est en grande partie liée à notre situation économique. Développer son cercle amical, participer à la vie associative semblent devenir de véritables gageures au fur et à mesure que l’on s’approche du seuil de pauvreté : les personnes dont le revenu mensuel est inférieur à 1 000 € ont quatre fois plus de risques de se trouver en situation d’isolement que celles bénéficiant de revenus supérieurs à 4 500 €.

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