La présence de quelques cas peut suffire à déclencher une épidémie, si la majorité de la population n’est pas protégée. C’est ainsi que l’on a pu voir ces dernières années une progression des cas de coqueluche chez les adultes, du fait de la perte progressive de l’immunité vaccinale, faute de rappel et de contact avec la maladie, devenue rare. Les adultes peuvent alors contaminer les très jeunes nourrissons non vaccinés. Cette situation a conduit à recommander une vaccination de rappel chez les adolescents de 11 à 13 ans et chez l’adulte.
De même, on a assisté à la résurgence de la rougeole, parce que la couverture vaccinale n’est pas suffisante. La protection contre la rougeole demeure d’ailleurs un message prioritaire de la Semaine européenne de la vaccination 2010.
60 vaccins disponibles en France
Il existe aujourd’hui environ une soixantaine de vaccins à la disposition de la population française. Parmi eux, trois vaccins récents, mis sur le marché ces dernières années (vaccins contre le cancer du col de l’utérus, vaccins contre les gastroentérites à Rotavirus et vaccins contre la méningite) constituent, de l’avis de tous les scientifiques, des avancées importantes. Certains bénéficient désormais d’un remboursement par l’Assurance Maladie (cancer de l’utérus, méningite), d’autres non. La recommandation par le Haut Conseil de la Santé publique – et son corollaire, le remboursement par la Sécu – n’est pas seulement liée à l’efficacité du vaccin mais également à l’incidence de la maladie concernée et à l’étendue du champ d’action du vaccin.
Certains vaccins peuvent s’avérer très efficaces, être reconnus comme tels par le HCSP, et ne pas être remboursés. Ainsi, contre le rotavirus, pourtant responsable chaque année en France de 300 000 épisodes de diarrhées aiguës chez les enfants de moins de 5 ans. Dans son avis 2009, le HCSP rappelait que les deux vaccins oraux ayant reçu leur autorisation de mise sur le marché en France, ne protègent « que contre les infections digestives à rotavirus », celles-ci ne représentant « que 30 à 40% des gastro-entérites infectieuses ».
Vaccins et cancers : de vraies avancées
Vacciner contre le cancer, les cancers, ne relève déjà plus de la science fiction avec la prévention du cancer du col de l’utérus. Sachant qu’un cancer sur cinq serait d’origine infectieuse – donc susceptible d’être un jour « vaccinable », les espoirs dans ce domaine ne relèvent décidément plus de l’utopie.
Si chaque victoire remportée sur la cancer constitue une avancée significative dans l’histoire du progrès médical, bien d’autres maladies sont concernées par l’offensive vaccinale.
Actuellement, près de 140 vaccins, tant préventifs que thérapeutiques, font l’objet d’essais cliniques, couvrant un large éventail de pathologies (diabète, paludisme, hypertension, psoriasis…). Mais, il faut reconnaître que c’est la cancérologie, avec 2/3 des vaccins en phase ultime de développement, qui concentre les espoirs les plus tangibles de nouveaux vaccins.
Vaccination : fashion week 2010
Pour notre cahier de tendances 2010, nous sommes allés chercher les vaccinations distinguées par le LEEM (Les Entreprises du Médicament) dans son bilan des avancées thérapeutiques, présenté fin janvier.
Au palmarès des laboratoires eux-mêmes, on trouve donc :
- Le vaccin contre la grippe A (H1N1), En réalité 4 vaccins sortis de 4 laboratoires différents et témoignant effectivement de la grande réactivité de l’industrie…
- Le vaccin anti-pneumococcique, qui protège les enfants contre les 7 types de pneumocoques les plus fréquents (70 à 90% des pathologies). Les pneumocoques causent chaque année en France au moins 150 méningites, quelques milliers de septicémies, des dizaines de milliers de pneumonies, des centaines de milliers d’otites moyennes, ainsi hélas que plusieurs dizaines de décès chez des enfants âgés de moins de 5 ans.
- Le vaccin contre les méningocoques
Trois vaccins contre la méningite viennent d’obtenir leur remboursement par l’Assurance Maladie à partir de cette année. Ces vaccins monovalents conjugués représentent une nouvelle génération de vaccins. Ils sont parfaitement identifiés par le système immunitaire des nourrissons dès l’âge de 2 mois.