Un exemple désormais bien connu : celui des antibiotiques. Depuis plusieurs années, leur efficacité ne cesse de s’affaiblir devant la capacité des bactéries à muter et s’adapter au médicament censé les détruire. Certaines bactéries (staphylocoque doré, entérocoques, pneumocoques par exemple) ont développé des résistances multiples et il devient de plus en plus difficile de les combattre par la voie classique.
Le recours à de nouvelles armes anti-infectieuses est plus que jamais nécessaire et, clairement, les choix sont faits. La recherche sur les antibiotiques est quasiment à l’arrêt, alors que celle sur les vaccins est passée à la vitesse supersonique.
Coucou, me revoilou !
Pourtant, la vie d’un vaccin n’est pas un long fleuve tranquille. Pour être utilisé, Il ne lui « suffit » pas d’obtenir une Autorisation de Mise sur le Marché. Encore faut-il qu’il soit d’abord recommandé par les instances sanitaires chargées de définir les politiques vaccinales. L’introduction d’un nouveau vaccin doit être précédée et suivie d’une surveillance épidémiologique renforcée. L’AMM et les recommandations évoluent alors en fonction de ces données.
Les vaccins permettent d’éviter des maladies qui autrefois étaient fréquentes, comme le tétanos, la poliomyélite, la diphtérie, la coqueluche, la rougeole, la rubéole, les oreillons…
Cependant, il faut sans relâche promouvoir la vaccination contre des maladies qui semblent avoir disparu de notre pays. En effet, la plupart des agents infectieux à l’origine de ces maladies existent encore et demeurent une menace pour les personnes non protégées par la vaccination.
La présence de quelques cas peut suffire à déclencher une épidémie, si la majorité de la population n’est pas protégée. C’est ainsi que l’on a pu voir ces dernières années une progression des cas de coqueluche chez les adultes, du fait de la perte progressive de l’immunité vaccinale, faute de rappel et de contact avec la maladie, devenue rare. Les adultes peuvent alors contaminer les très jeunes nourrissons non vaccinés. Cette situation a conduit à recommander une vaccination de rappel chez les adolescents de 11 à 13 ans et chez l’adulte.
De même, on a assisté à la résurgence de la rougeole, parce que la couverture vaccinale n’est pas suffisante. La protection contre la rougeole demeure d’ailleurs un message prioritaire de la Semaine européenne de la vaccination 2010.
60 vaccins disponibles en France
Il existe aujourd’hui environ une soixantaine de vaccins à la disposition de la population française. Parmi eux, trois vaccins récents, mis sur le marché ces dernières années (vaccins contre le cancer du col de l’utérus, vaccins contre les gastroentérites à Rotavirus et vaccins contre la méningite) constituent, de l’avis de tous les scientifiques, des avancées importantes. Certains bénéficient désormais d’un remboursement par l’Assurance Maladie (cancer de l’utérus, méningite), d’autres non. La recommandation par le Haut Conseil de la Santé publique – et son corollaire, le remboursement par la Sécu – n’est pas seulement liée à l’efficacité du vaccin mais également à l’incidence de la maladie concernée et à l’étendue du champ d’action du vaccin.
Certains vaccins peuvent s’avérer très efficaces, être reconnus comme tels par le HCSP, et ne pas être remboursés. Ainsi, contre le rotavirus, pourtant responsable chaque année en France de 300 000 épisodes de diarrhées aiguës chez les enfants de moins de 5 ans. Dans son avis 2009, le HCSP rappelait que les deux vaccins oraux ayant reçu leur autorisation de mise sur le marché en France, ne protègent « que contre les infections digestives à rotavirus », celles-ci ne représentant « que 30 à 40% des gastro-entérites infectieuses ».