La nature a horreur du vide et, sans y voir aucune relation, semble donc ne pas non plus beaucoup apprécier la blondeur : si elle a le choix entre un gène brun et un gène blond, elle sélectionnera toujours le brun, parce qu’elle considère la blondeur comme une anomalie. Hypothèse n°1 : une chevelure claire serait donc, en quelque sorte, une erreur…
Méfions-nous pourtant des apparences car en toute brune sommeille une blonde. Le gène blond, s’il est dominé (« récessif » disent les généticiens) se transmet et se conserve. Alors, un individu à la chevelure corbeau, ayant une mère blonde comme les blés et un père brun comme un geai sera, si l’on ose dire, « porteur sain » du gène blond et gardera une chance de le transmettre à son tour.
Hypothèse n°2 (largement vérifiée celle-ci) : on a beau couper la parole aux blondes, elles finissent toujours par avoir le dernier mot.
Cosmétique à tout crin
On a compris que la blondeur, les blondes, les blonds et toutes les histoires qui les accompagnent ne sont pas près de disparaître mais constitueront de moins en moins une caractéristique physique courante. Les scientifiques ne s’y trompent d’ailleurs pas. Axel Kahn prévoit le développement massif d’un profil métissé, proche selon lui du type brésilien. Sans attendre, des armées de chercheurs travaillent pour le compte des géants de l’industrie de la cosmétique afin d’anticiper l’émergence d’un nouveau standard physique et, avec lui, la reconnaissance d’une nouvelle forme de beauté, davantage axée sur un « cheveu métissé ». L’Oréal a même recensé une kyrielle de nouveaux types de cheveux qui viennent désormais s’ajouter aux classifications traditionnelles et désormais un peu dépassées. Les cheveux étaient jadis de type caucasien, africain ou asiatique : ils sont aujourd’hui répertoriés en nuances allant du raide absolu (Asie, Inde…) au crépu extrême (Ghana, Nordeste brésilien…) pour coller au plus près du métissage des populations.
Que va-t-il advenir du mythe hollywoodien ? La disparition des cheveux clairs entraînera-t-elle la chute des blondes dans l’univers fantasmatique du beau ? Bien au contraire ! D’autres chercheurs – en sciences sociales cette fois – forment pour leur part l’hypothèse que ce qui séduit dans la blondeur est finalement moins la couleur des cheveux que sa rareté. Conclusion pas très scientifique mais frappée au coin du bon sens, moins il y aura de blondes plus elles seront adulées par les uns… et moquées par les autres. Décidément, la dernière histoire de blonde n’est pas encore écrite et ce n’est pas forcément la meilleure nouvelle de l’année.
A + B – C = blond
Aujourd’hui, dans le monde, on estime qu’un individu sur 10 000 est blond.