Les « troubles musculo-squelettiques » (TMS), c'est-à-dire toutes les douleurs ou les incapacités physiques, générées notamment par des postures répétitives, ont même fait l’objet l’an passé de grandes campagnes d’information, auprès du monde du travail, mais aussi en direction du grand public.
Les TMS figurent au premier rang des maladies professionnelles, et leur nombre ne cesse de croître depuis une dizaine d’années. En 2008, elles auront entrainé 7 millions d’euros de dépenses en France, couvertes par les cotisations sociales, mais, parfois aussi hélas, beaucoup de licenciements pour « inaptitude ».
Bon stress, mauvaise pression ?
Environ 20 % des salariés européens estiment que leur santé est affectée par des problèmes de stress au travail, ce qui en fait l'une des principales déclarations derrière les maux de dos, les TMS et la fatigue.
Le phénomène n'épargne plus aucun secteur d'activité, aucun niveau hiérarchique : désormais, c’est stress à tous les étages de l’entreprise.
Le stress n’est pas seulement celui qui est ressenti lorsque l’activité nécessite de donner un coup de collier supplémentaire. Le risque intervient lorsqu’une personne ressent un déséquilibre entre ce qu'on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre.
Sur un laps de temps court, la plupart d’entre nous parviennent à supporter la situation. Quand celle-ci s’installe dans la durée, elle a toujours un coût pour la santé des individus qui la subissent… et des répercussions négatives sur le fonctionnement des entreprises. C'est pourquoi la notion de « bon stress », souvent utilisée pour justifier des efforts de productivité, doit être maniée avec précaution… C’est la même qui amènera prioritairement à rechercher des facteurs personnels de fragilité avant de songer à mettre en cause le contexte professionnel (surcharge de travail, objectifs insuffisamment définis, relations difficiles avec la hiérarchie, manque d'autonomie)
Malade, un peu, beaucoup, à la folie…
Lorsque l’entreprise en est à l’origine, TMS et stress sont des réalités professionnelles déjà difficiles à gérer – sinon à prévenir – malgré un arsenal législatif, réglementaire et opérationnel de mieux en mieux garni. Les maladies graves dont la cause est totalement extraprofessionnelle sont, quant à elles, la hantise des DRH. Cancer ou Sida, par exemple, entraînent des comportements naviguant entre la compassion la plus hypocrite et l’exclusion la plus scandaleuse. La plupart du temps, les entreprises sont simplement mal préparées à aborder ce type de problématique et le meilleur comme le pire voisinent dans le paysage des politiques mises en œuvre.
Que dire alors lorsqu’il s’agit de maladie mentale dont l’acceptation sociale est encore quasi-nulle ? Pourtant, près de 3% de la population française présenteraient aujourd’hui des troubles psychotiques. Pour 1%, il s’agit de troubles graves (psychoses, schizophrénies…) avec un retentissement majeur sur la vie affective, sociale et, bien sûr, professionnelle.
Pour Mireille Davidson, responsable du département Santé de la Fondation de France, « il est essentiel de faire évoluer les représentations vis-à-vis de la maladie psychique, dans le monde du travail comme dans la société tout entière ».