L’hygiène, c’est désormais aussi bien l’hygiène des dents que l’hygiène de vie et là, on ne peut pas dire que les progrès soient aussi fulgurants ou uniformes. D’abord, que signifie « hygiène de vie » ? Une vie sans excès, tout entière faite d’exercice physique régulier, d’alimentation saine et diversifiée, de vie familiale et sociale harmonieuse. En résumé : pas de gras, pas de tracas, pas de tabac, à 10 heures au lit et rendez-vous dans cent ans… Hélas – ou tant mieux – ça ne se passe pas ainsi dans la vraie vie au cours de laquelle nous passons notre temps, qu’on le veuille ou non, à dilapider notre beau capital santé.
Epargne pépère contre OPA sauvage ?
Quand on a un peu d’argent, il arrive qu’avec un doigt de flair, de jugeote et d’incitation (ou de fraude) fiscale, on parvienne à le faire fructifier. En matière de santé, les bénéfices d’une épargne intelligente sont nombreux, mais le temps joue toujours contre nous. Contrairement aux « money makers » notre capital est alors destiné à se réduire comme peau de chagrin. Je n’aurai plus à 40 ans le cœur de mes 20 ans, mais je le regretterai à 50. L’idée est donc plutôt de préserver notre trésor de guerre le plus longtemps possible… avec le moins de moyens possible !
Quitte à jouer les rabat joie, les professionnels de la prévention nous rebattront les oreilles de leur litanie sanitaire… et nous savons qu’ils ont raison ! La durée de notre destin est en partie entre nos mains.
Prenons un seul des thèmes fétiches de notre éducation à la santé : l’activité physique. C’est aussi une valeur phare de notre CAC 40 sanitaire intime. 30 minutes d’activité physique modérée réduiraient de 30% la mortalité globale. C’est énorme ? Oui, mais c’est vrai… réduction de 50% du risque coronarien en prévention primaire et effets métaboliques en pagaille (progression du « bon » cholestérol, amélioration de l’action de l’insuline, réduction du risque de thrombose, prévention du surpoids et de l’obésité). Et des effets liés à une toute simple activité physique, il en reste à la pelle : effets cancérologiques (protection contre le cancer du colon, du sein et de l’endomètre), effets psychologiques (meilleures tolérance aux contraintes professionnelles et psychosociales), effets sur le vieillissement (amélioration de la capacité fonctionnelle chez les sujets âgés).
Notre capital santé est fait pour être dépensé. Inutile de nous presser. Il existe suffisamment d’éléments extérieurs susceptibles de provoquer un krach dans notre Bourse santé personnelle pour chercher à en profiter le plus longtemps possible…
Infarctus : la preuve par 9
Selon les résultats de l’étude Inter-Heart, neuf facteurs de risques expliquent 90% des infarctus :
Conclusion : la fréquence d’infarctus sans facteur de risque (la célèbre « faute à pas de chance ») est très faible.