Tu t’es vu quand t’as bu ?
Comme le souligne encore Geneviève Noël, « Mettre sa vie en danger peut revêtir bien des formes, plus ou moins conscientes ». Parmi les conduites à risque les plus courantes chez les ados, on trouve bien entendu la consommation excessive d’alcool (13% des jeunes boivent de l’alcool au moins 10 fois par mois) et le désormais tristement célèbre « binge drinking » consistant à boire jusqu’à la défonce, à l’inconscience mais aussi hélas jusqu’au coma éthylique.
Le
célèbre slogan des années quatre-vingt-dix, « Tu t’es vu quand t’as
bu ? » semble aujourd’hui un peu dépassé et ce qui était alors un avatar
de consommation excessive, un reproche qu’on pouvait se faire à soi-même et à sa
gueule de bois, est aujourd’hui une recherche systématique. Se « mettre
minable », expression désormais consacrée, est presque devenu un sujet de
fierté. Compliqué…
L’alcool
a, du moins chez les ados, un peu dévié de son statut de « drogue
sociale ». S’il est plus que jamais d’abord consommé en groupe, son
objectif semble maintenant de s’isoler du monde et des autres le plus
rapidement possible…
LA drogue sociale, en ce début de XXIe siècle, est incontestablement le cannabis, expérimenté par plus de la moitié des jeunes de 18 ans, 1 sur 3 parmi ceux âgés de 15 à 19 ans. Tous ne sont évidemment pas des consommateurs réguliers (ne confondons pas expérimentation et consommation) mais le phénomène de multi-toxicomanie (alcool + cannabis + éventuellement autres substances) semble quand même se développer depuis quelques années, au rythme de la banalisation de « la fumette », du coup nettement moins sympathique.
Désordres alimentaires
A une période de transformation profonde du corps, il n’est pas rare de rencontrer quelques comportements excessifs en matière d’alimentation. Du garçon affamé 24h/24 à la fille en régime permanent, les exemples sont quotidiens, mais heureusement provisoires et, la plupart du temps, sans conséquences.
En
revanche, quelques conduites alimentaires témoignent d’un trouble plus profond.
L’anorexie mentale et la boulimie (qui touchent principalement des adolescentes
ou de jeunes adultes) sont à l’origine de nombreuses complications psychiques
et somatiques et, à long terme, de séquelles graves. Les rares services
spécialisés dans le traitement de ces maladies proposent des délais de prise en
charge très importants. Dans certaines régions, il en résulte des inégalités
flagrantes et des carences de soin dramatiques.
En
matière d’alimentation, tous les excès ne sont pas aussi dramatiques mais il
est certain que les problèmes de surpoids et d’obésité installés à
l’adolescence vont en s’aggravant au cours de la vie adulte.
« Bougez »,
conseillent les messages sanitaires en bas des barres chocolatées qui font
grossir… Pas si facile, notamment pour les filles des cités pour lesquelles la
pratique sportive est parfois culturellement difficile à installer. Parmi les
projets soutenus par la Fondation de France, une initiative à la fois maline et
peu onéreuse : au lieu d’essayer de mettre au sport
« traditionnel » de jeunes ados en surpoids, il a suffi d’organiser
des cours de hip-hop pour combiner l’utile à l’agréable.
Yeah man, allez les d’jeunes, on va s’en sortir !