Les pieds dans le plat
Allergies alimentaires
En matière d’alimentation, tout augmente… même les allergies, dont le nombre aurait doublé en quatre ans. Pourquoi ?
En touchant aujourd’hui 3% des adultes et 8% des moins de quinze ans, les allergies alimentaires sont incontestablement en progression, sans que l’on puisse en expliquer totalement la raison.
Comme dans toute autre forme d’allergie, notre système immunitaire déclenche une réaction de défense disproportionnée face à ce qu’il croit être un agresseur. Les symptômes allergiques – plus ou moins importants et généralisés - peuvent alors être d’ordre digestif (nausées, vomissements, douleurs abdominales...), respiratoire (éternuements, nez qui coule, asthme…) ou dermatologique (démangeaisons, eczéma, gonflements des lèvres…).
Démêler le pourquoi du comment
On a cherché… mais on n’a pas trouvé. Il semble qu’il n’existe pas de données fiables concernant la part des allergies alimentaires au regard de l’ensemble des allergies. Comment expliquer alors un diagnostic de plus en plus fréquent en lien avec les aliments ? Le monde scientifique et médical ne parle pas encore d’une seule voix.
Pour certains, ce diagnostic fréquent provient tout simplement d’une vigilance accrue des professionnels de santé. Si cette vigilance ne peut être niée, l’explication est quand même un peu courte…
Selon d’autres, c’est l’exposition précoce des nourrissons à une plus grande variété d’allergènes, voire une sensibilisation du fœtus durant la grossesse qui seraient en cause. Troisième explication, fréquemment avancée : les modifications de la capacité allergisante des aliments pendant leur transformation industrielle.
Pas très « soixante-huitarde », cette ode au sein maternel; mais une étude menée sur 1 000 nourrissons démontrait déjà en 1990 que l’introduction de plus de 4 aliments avant l’âge de 4 mois multipliait par 3 le risque d’apparition d’un eczéma !
Suspect n°1 : la mondialisation
La mondialisation de l’économie constitue un sujet brûlant auquel on pourrait ajouter au moins un autre objet de mécontentement : l’extension impressionnante de la gamme de denrées alimentaires exotiques disponibles toute l’année. Le sésame, à lui seul, représenterait aujourd’hui 4,4% des allergies alimentaires des adultes, contre 0,7% il y a une dizaine d’années…
L’industrie alimentaire fait souvent figure de bouc émissaire. En l’occurrence, la fabrication en énormes séries nécessite de faire appel à des ingrédients nombreux et parfois à des allergènes d’autant plus dangereux qu’ils avancent masqués. Ce sont, soit des ingrédients protéiques (blanc d’œuf, poudre de lait, caséine, farine de lupin…), soit même des contaminations survenues lors des récoltes, du stockage, du conditionnement.