30 millions d'ennemis ?
Allergies et animaux
9 millions de chats, presque autant de chiens. Avec les canaris, les lapins, les hamsters et tous les autres compagnons à plumes, à poils ou à écailles, un foyer français sur deux possède un animal domestique. Sacrée ménagerie et, parfois, sacrées allergies!
Malheureux chats: ils sont les premiers coupables désignés en cas d'allergie et il faut reconnaître que l'accusation est souvent justifiée. Pourtant, contrairement à une idée bien ancrée, ce ne sont pas leurs poils qui sont à l'origine des phénomènes allergiques mais les allergènes qu’ils contiennent. Les particules en cause sont présentes dans les squames (pellicules), la salive, l’urine ou les larmes de ces pauvres félins lacrymogènes…. A savoir : les chats mâles produisent plus d’allergènes que les mâles castrés ou les femelles, question d'hormones.
Adieu, veaux, vaches, cochons, couvées
Pour être juste, il n'est quand même pas question de désigner le chat comme victime expiatoire sur l'autel de l'allergie. Même s'il est difficile de ne pas le placer en tête de notre liste noire, on ne peut exclure les chiens, les hamsters, les oiseaux. Jusqu'aux poissons rouges qui se trouvent dans un mauvais cas. Pas à cause de leurs écailles… mais de la nourriture qu'on sert dans les aquariums.
Dans les minutes qui suivent le contact avec l'animal – quel qu'il soit - peuvent apparaître : écoulement nasal, rougeur des yeux, toux ou signes cutanés (eczéma, urticaire). Mais, des symptômes plus graves sont possibles : crise d'asthme, œdème de Quincke avec gonflement de la face et des voies respiratoires. En ce cas, des mesures d'éloignement s'imposent, malgré les drames affectifs qu'elles engendrent, sans garantie d'efficacité absolue car il n’est pas nécessaire de toucher directement l’animal pour être victime des symptômes. Les allergies peuvent en effet persister longtemps après le départ de l’animal (les substances allergisantes se nichent dans les vêtements, les coussins, les moquettes…). Petite lueur d'espoir : selon une étude publiée en 2008 dans le Journal of the American Medical Association, des contacts répétés et précoces avec des animaux de compagnie réduiraient le risque d'apparition d'asthme et d'allergies. Une conclusion qui contredit la thèse habituellement défendue. Prudence donc.