Les jeux sont faits

Française des Jeux (FDJ) 28,5 millions de joueurs, 2,82 euros de mise moyenne par semaine, 9,2 milliards de chiffre d'affaires (CA 2008).

Pari Mutuel Urbain (PMU) 6,5 millions de joueurs, 11 euros de mise moyenne, 9,3 milliards de CA

Casinos 197 établissements, 2,5 milliards de CA

Internet 3 millions de joueurs, 2,5 milliards de CA

Selon une enquête de l'AFP, les dépenses quotidiennes des Français dans les jeux d'argent sont passées en sept ans de 47,5 à 59,1 millions d'euros, malgré la crise économique. Où grâce à elle ?

Pas net sur le Net

Les dépendants au web, scotchés à leur ordinateur, se multiplient au rythme des courriels indésirables dans nos boîtes à lettre électroniques. C’est dire…

En réalité, la cyberdépendance inclut ou réunit la plupart des « addictions sans produit ».

Les « workaholics » , ou « ergomanes » trouvent sur la toile, matière à entretenir leur boulimie de travail, à toute heure du jour et de la nuit. Et pour tenir le coup, nombre d’entre eux sont des consommateurs d’excitants, de uppers (cocaïne notamment).

Les obsessionnels de ce que certains appellent par dérision la « communication assistée par ordinateur » sont les grands consommateurs de groupes de discussion et de sites d’échanges en tout genre. Le web est d’ailleurs un véritable refuge pour les sexe accros (« sexualité assistée par ordinateur »…), donnant un accès quasi-illimité à leurs fantasmes les plus intimes, via des centaines de milliers de sites pornographiques.

Quant aux achats compulsifs, inutile de préciser que les sites de vente par correspondance leur sont grand ouverts. Il n’y a guère que les accros au sport qui ne verront pas sur le web de quoi satisfaire leurs besoins. Ils pourront quand même y commander des produits dopants !

Le Poker attire les Full

DVD, émissions TV, sites Internet, machines électroniques… la folie du poker a quitté l’univers enfumé des arrière-salles des cercles de jeu pour flambeurs et a aujourd’hui gagné les arrière-cuisines pour joueurs d’occasion. Si parler de phénomène de société confine à l’abus de langage, il est néanmoins certain que la vague poker a bien déferlé sur la France depuis plusieurs mois et ne connaît pas de mouvement de reflux. Les joueurs professionnels, les vedettes du show business, comme les sociologues et les psychologues sont au moins d’accord sur un point : c’est sa variante, dite « Texas Hold’en » qui a fait d’un jeu de pur hasard (le poker « fermé » auquel on jouait jadis), un véritable jeu de stratégie et de finesse.

Il n’en reste pas moins que, Texas Hold’en ou pas, le poker reste un jeu d’argent et que ses accros y risquent leur chemise, qu’elle soit en soie ou en nylon….

Jeu, une drogue en plus ?

Plus de 60 % des joueurs pathologiques présentent une dépendance au tabac et près de 50 % une dépendance à l’alcool. Les autres addictions (drogues illicites) précèdent généralement le début du jeu pathologique (surtout chez les hommes) ; les joueurs pathologiques ayant des antécédents de dépendance aux drogues présentent également une addiction au jeu plus sévère.

Les joueurs pathologiques montrent fréquemment des troubles psychiatriques associés : troubles de l’humeur, troubles anxieux ou de la personnalité. Ces troubles précèdent souvent le jeu pathologique et persistent après son arrêt.

Parallèlement, les personnes présentant des troubles liés à l’usage ou l’abus d’une substance ont un risque trois fois plus élevé que la population générale de développer un comportement de jeu pathologique. Ce risque est 2 fois plus important pour les sujets ayant un trouble de l’humeur (particulièrement en cas de trouble bipolaire) ou un trouble anxieux. .

Premiers perdants : les hommes et les jeunes

Toutes les enquêtes épidémiologiques en population générale montrent que les hommes sont les plus concernés par le jeu problématique. De même, les jeunes (adolescents et jeunes adultes) ont des prévalences de jeu problématique et pathologique plus élevées que les adultes. Ceci peut être mis en rapport avec un phénomène plus global de la fréquence des comportements à risque à ces âges.

D’après les données d’une récente enquête en Grande-Bretagne, la prévalence du jeu problématique, qui est inférieure à 1 % en population générale, s’élève à 15 % chez les joueurs jouant presque tous les jours.

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