Sport, sexe et travail : on ne confond pas !

Dans le catalogue des addictions comportementales, on ne saurait oublier trois pratiques dont l’intensité n’est pas toujours vécue comme une pathologie.

En matière de sport, généralement favorable à la santé lorsqu’il est pratiqué raisonnablement, on trouve parfois tous les ingrédients déjà décrits pour aboutir à une belle, profonde, vraie addiction. Pour bon nombre de sportifs de haut niveau (ou excessifs), l’effort agit exactement comme le ferait un stupéfiant. Ces sportifs croient souffrir, mais c’est le contraire qui se produit. La pensée douloureuse est anesthésiée, comme par un « fix » d’héroïne. Et lorsque le dopage s’en mêle, c’est fréquent, les produits viennent vite compléter l’arsenal de dépendance ! Dépendance à l’effort, dépendance à  ce qui permet l’effort…dépendance dans tous les cas.

Dans le domaine du sexe, on répertorie trois catégories majeures d’addictions : les comportements sexuels compulsifs, l’hypersexualité et les troubles du contrôle des impulsions. Contrairement à ce que d’aucuns pourraient imaginer, les sex addicts sont rarement des « bons coups ». Dragueurs stressés, onanistes effrénés, amoureux instables et jaloux… on rêve mieux comme Prince Charmant ou comme Blache Neige. Et lorsque ces forçats du sexe multiplient les rapports, ceux-ci sont la plupart du temps insatisfaisants pour tout le monde !

Peut-on alors se réfugier dans le travail et sombrer dans ce que les américains appellent le « workaholisme » ? Si, socialement, cela semble moins lourd de conséquences, on ne peut pour autant qualifier le travail pathologique d’addiction positive car son évolution est presque toujours problématique.

Au premier stade, on pourrait dire que tout va bien dans le meilleur des mondes du travail (côté chef d’entreprise s’entend…). Le sujet est débordant d’énergie, ses capacités sont décuplées, le nombre de ses heures supplémentaires font pleurer jusqu’aux adversaires les plus convaincus de la RTT.

Au deuxième stade, des difficultés sérieuses apparaissent dans la vie familiale et sociale et au dernier stade, celui de l’épuisement qui finit par arriver. Des troubles graves du sommeil, des lombalgies sévères, des céphalées à répétition, des problèmes cardiovasculaires font leur apparition et, comble d’ironie, diminuent dramatiquement les capacités de travail.

Moralité, toute relative : le sport, le sexe et le travail pratiqués avec raison vous aideront à rester en forme pour pouvoir parier sans complexe et faire vos courses sans remord...

Les jeux sont faits

Française des Jeux (FDJ) 28,5 millions de joueurs, 2,82 euros de mise moyenne par semaine, 9,2 milliards de chiffre d'affaires (CA 2008).

Pari Mutuel Urbain (PMU) 6,5 millions de joueurs, 11 euros de mise moyenne, 9,3 milliards de CA

Casinos 197 établissements, 2,5 milliards de CA

Internet 3 millions de joueurs, 2,5 milliards de CA

Selon une enquête de l'AFP, les dépenses quotidiennes des Français dans les jeux d'argent sont passées en sept ans de 47,5 à 59,1 millions d'euros, malgré la crise économique. Où grâce à elle ?

Pas net sur le Net

Les dépendants au web, scotchés à leur ordinateur, se multiplient au rythme des courriels indésirables dans nos boîtes à lettre électroniques. C’est dire…

En réalité, la cyberdépendance inclut ou réunit la plupart des « addictions sans produit ».

Les « workaholics » , ou « ergomanes » trouvent sur la toile, matière à entretenir leur boulimie de travail, à toute heure du jour et de la nuit. Et pour tenir le coup, nombre d’entre eux sont des consommateurs d’excitants, de uppers (cocaïne notamment).

Les obsessionnels de ce que certains appellent par dérision la « communication assistée par ordinateur » sont les grands consommateurs de groupes de discussion et de sites d’échanges en tout genre. Le web est d’ailleurs un véritable refuge pour les sexe accros (« sexualité assistée par ordinateur »…), donnant un accès quasi-illimité à leurs fantasmes les plus intimes, via des centaines de milliers de sites pornographiques.

Quant aux achats compulsifs, inutile de préciser que les sites de vente par correspondance leur sont grand ouverts. Il n’y a guère que les accros au sport qui ne verront pas sur le web de quoi satisfaire leurs besoins. Ils pourront quand même y commander des produits dopants !

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