Jean-Martin Cohen-Solal, DG de la Mutualité Française, interrogé par notre confrère Le Parisien/Aujourd’hui en France, a lâché une petite bombe estivale. Les mutuelles françaises entendent désormais ne rembourser les médicaments prescrits que s’ils sont reconnus efficaces.
Jusqu’ici, les assurances complémentaires étaient amenées à rembourser les traitements prescrits en fonction des seuls barèmes de la Sécu.
Ayant désormais acquis l’accès aux avis de la Haute Autorité de Santé sur le fameux « service médical rendu », les mutuelles affiliées à la Mutualité française ont décidé de mettre de l’ordre dans la comptabilité et de refuser le rôle de « payeur aveugle » qu’elles jouent depuis 1945…
Les associations de malades craignent évidemment que ne s’instaure un système à plusieurs vitesses avec des mutuelles au rabais, remboursant uniquement les soins vitaux et des mutuelles pour nantis, complétant à 100% les dépenses de santé des plus riches.
Les laboratoires, qui n’on pas encore réagi à ces déclarations non officielles, craignent pour leur part une accélération conjointe des déremboursements par l’Assurance Maladie obligatoire et les assurances complémentaires, donc une baisse de prescriptions d’une partie de leurs produits, donc des pertes financières.
Ceux qui prétendent que le véritable enjeu de la protection sociale se joue plus du côté de la CNAM que de la CNAV n’ont pas forcément tort…