La dernière livraison du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire fait le point sur un sujet grave et encore mal exploré, notamment en termes épidémiologiques. En situation de crise sociale et économique, le sujet revient de façon dramatique sur le devant de l’actualité, quelques mois après l’annonce, par le ministère de la Santé, d’un nouveau plan de prévention.
En 2010, sur une période rétrospective de 12 mois, 3,9% des personnes âgées de 15 à 85 ans interrogées déclaraient avoir eu des pensées suicidaires et 0,5% avoir fait une tentative de suicide (TS).
Si le taux de TS déclarées au cours de la vie semble stable depuis 2000 (environ 6%), le taux de TS au cours des 12 derniers mois est supérieur à celui observé en 2005.
Globalement, la fréquence des TS déclarées au cours des 12 derniers mois diminue avec l’âge, tandis que la survenue d’idées suicidaires est maximale entre 45 et 54 ans.
Le genre est une variable importante : les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir pensé au suicide et à avoir effectué une TS au cours de l’année.
Le facteur de risque le plus important dans la survenue à la fois des pensées suicidaires et des TS est le fait d’avoir subi des violences (sexuelles mais aussi non sexuelles).
Les autres facteurs associés aux pensées suicidaires et/ou aux TS sont le fait de vivre seul, la situation de chômage, un faible niveau de revenu... et la consommation de tabac.
Quelques facteurs de risque sont spécifiques au sexe ; c’est le cas d’une consommation d’alcool à risque chronique chez les femmes.