L’actualité promet d’être encore riche cette semaine en matière de vaccination.
Alors que la crainte de voir se développer une épidémie d’Ebola gagne - comme prévu – notre Hexagone aseptisé sans qu’un seul cas ne se soit encore déclaré, les rumeurs d’apparition d’un candidat vaccin venu de Russie commencent à courir.
L’impatience de disposer d’une arme préventive contre l’épidémie de fièvre à virus Ebola s’exprime curieusement au moment même où des parents sont jugés pour avoir refusé de faire vacciner leurs enfants contre des maladies dont certaines faisaient encore en France des milliers de victimes il n’y a pas 50 ans [5.000 cas de poliomyélite chaque année avant que sa vaccination ne soit rendue obligatoire en 1964…].
En gros, quand le vaccin n’existe pas, on le réclame à grands cris et, lorsqu’il existe, on le refuse à grand bruit.
Au Pakistan, où l’on constate aujourd’hui une nette recrudescence de la polio après en avoir mesuré la chute spectaculaire [20.000 cas en 1994, 56 en 2012], ce sont les talibans qui s’opposent à la campagne de vaccination, complot ourdi selon eux par l’Occident pour rendre stériles les musulmans.
Chaque culture a ses extrémistes… Chez nous, au pays de Pasteur, où les ligues anti-vaccinales gagnent tous les jours du terrain, il est urgent de reprendre la parole. Hélas, les Pouvoirs publics restent sur le sujet d’une remarquable discrétion et laissent aux seuls laboratoires la tâche de communiquer – en le leur reprochant d’ailleurs – sur les vaccins inscrits au calendrier officiel.
La ministre de la Santé ratera l’occasion de marquer le coup jeudi puisqu’elle n’a pas prévu d’être présente lors du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, bel exemple symbolique de démobilisation générale depuis 5 ans.
Jacques DRAUSSIN