Retraite d’office pour le Sapeur Camembert

Si l’Assurance Maladie couvre aujourd’hui la quasi-totalité de la population, c’est qu’elle a été divisée en plusieurs régimes : le régime général, celui de quatre personnes sur cinq, finance environ 75% des dépenses de santé ; le régime agricole (géré par la Mutualité Sociale Agricole) couvre à la fois les exploitants et les salariés agricoles ; le régime social des indépendants assure les artisans, les commerçants, les industriels et les professions libérales. Et puis, il y a également les fameux « régimes spéciaux » parmi lesquels on va certes trouver les marins, les mineurs, les agents de la SNCF, de la RATP, d’EDF et GDF, mais aussi les ministres du culte, les députés et les sénateurs qui ne prêchent donc pas toujours pour leur paroisse…

Modèle révolu ou référence absolue ? Notre Sécu est sans doute malade, mais aucun d’entre nous n’imagine que sa santé soit limitée à une ligne dans un bilan comptable. A l’inverse, personne non plus pour encourager la gestion façon Sapeur Camembert consistant à creuser un trou pour en boucher un autre. On sait que la période s’annonce délicate et que, de plus en plus, la prévention devrait pouvoir prendre sa place dans un véritable parcours de santé, plus que dans un strict parcours de soins.

Avec un déficit qualifié « d’abyssal », l’Assurance Maladie et plus largement l’ensemble du système de soins français naviguent dans la tourmente des Quarantièmes rugissants sanitaires. Le problème est en tout cas posé sans fioritures : comment garder son âme au financement de la santé ?

Assurance santé : complémentaire… donc essentielle !

Aujourd’hui, tout le monde le sait : si l’Assurance Maladie prend encore en charge nos dépenses de santé dans un certain nombre de situations, la tendance est nettement de laisser à notre charge une partie des frais. Et, en matière de remboursements, le complément devient vite essentiel.

Ne faisons pas toujours confiance aux adages : un bon calcul vaut parfois mieux qu’un petit dessin et lorsque vous additionnez des frais tels que séjours hospitaliers, visites chez le médecin, médicaments et soins en tous genres, vous comprenez pourquoi, sans assurance complémentaire, vous risquez fort d’être victime d’un grave collapsus du portefeuille…

Le plus fréquemment aujourd’hui, l’assurance complémentaire est souscrite à titre collectif, par le biais de l’entreprise, la cotisation pouvant alors être partagée par l’employeur et le salarié. Lorsque ce n’est pas, ou plus, le cas (retraite, chômage…) il est évidemment possible de souscrire à titre individuel, mais le coût en devient souvent impossible à assumer. C’est pourquoi la Couverture Sociale Universelle (CMU) est censée permettre aux personnes en difficulté (par exemple aux allocataires des minima sociaux) de continuer à bénéficier de soins de qualité. Aujourd’hui, la CMU couvre environ 4,5 millions de personnes au plafond de ressources bas (621€ mensuels pour une personne seule).

Tarif, fais-moi peur !

Les économistes distingués (ils le sont tous !) adorent nous rappeler que « si la santé n’a pas de prix, elle a un coût », histoire de bien faire entrer dans les têtes que chaque individu malade aujourd’hui commence à revenir atrocement cher à la collectivité des bien portants du moment…

Pour l’heure, notre Sécurité sociale continue vaille que vaille à assurer le remboursement d’une partie importante de nos frais médicaux. Mais aujourd’hui, entre le parcours de soins coordonnés et le hors piste sanitaire, entre ce qui est pris en charge, ce qui ne l’est pas, ou moins, le secteur 1, le secteur 2, on perd un peu le Nord. Et ce ne sont pas les différentes « contributions » désormais demandées aux assurés qui permettent d’éclairer la route : 1 euro par ci, 0.50 centimes par là, un forfait  - hospitalier à 18 euros/jour, un ticket de moins en moins modérateur… D’abord, la base : la consultation. Dans le cadre du désormais classique parcours de soins coordonnés (passer obligatoirement par la case médecin traitant), vous continuez à bénéficier d’un taux de remboursement de 70% par l’Assurance Maladie. 50% seulement si vous êtes en dehors des clous (pas de médecin traitant ou consultation d’un spécialiste à votre seule initiative).

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