La part des enfants de 3 à 10 ans « prenant sept petits déjeuners par semaine » (avouons qu’il est difficile de faire mieux…) est aujourd’hui de 87%. Chez les pré-ados de 11 à 14 ans, dont le caractère rebelle ne s’éveille apparemment pas aux aurores, la part des petits déjeuneurs réguliers est passée en cinq ans de 65% à 71%. C’est chez les jeunes de 15 à 17 ans que l’on fait franchement la tête à son bol avec 50% seulement de petits déjeuners réguliers…

Il faut bien que jeunesse se passe et, plus on avance en âge, plus d’ailleurs on devient un pratiquant régulier de l’office matinal ! La proportion de petits déjeuneurs remonte ainsi à 61% chez les 18 – 34 ans, pour atteindre 92% chez les 35 – 54 ans et même culminer à 96% chez les  55 – 79 ans !

Non contents d’étudier ce que nous avalons au petit déjeuner, nos amis du CREDOC et de l’AFSSA s’intéressent de surcroît aux conditions dans lesquelles nous l’avalons.

Ce premier repas de la journée en est également le premier repère. Aussi, les codes sont-ils très établis et chaque matin semble répéter un véritable rituel. Première constatation, la quasi-totalité des petits déjeuners sont pris à domicile : 96% pour les enfants, 95% pour les adolescents et 97% pour les adultes.

L’heure c’est l’heure !

Même si, comme on l’a vu elles sont très minoritaires, les prises hors domicile sont quand même plus fréquentes chez les 13-19 ans, notamment chez les adolescentes pour lesquelles 7 % des petits déjeuners ne sont pas pris à la maison. C’est à Paris que l’on petit déjeune le plus souvent hors du domicile (10% des petits déjeuners des adolescents et 7 % de ceux des adultes).

Les ouvriers et tous ceux qui débutent très tôt leur journée de travail, sont aussi ceux qui déjeunent le plus hors du domicile. Bien obligés, leurs enfants suivent alors le mouvement.

En semaine, les horaires du petit déjeuner sont très concentrés, plus de 70% étant pris avant 9 heures. Les horaires des enfants sont les plus ritualisés puisque 26% d’entre eux sont pris entre 7h30 et 8 heures en raison des horaires homogènes d’ouverture des écoles.

Le weekend, le petit déjeuner est pris un peu plus tardivement, surtout chez les adolescents chez qui seulement 29 % des petits déjeuners sont absorbés avant 9 heures. Dans la majorité des cas, le petit déjeuner est pris 4 heures au moins avant le repas suivant. D’où l’importance de cette première prise alimentaire dont on comprend qu’elle doit être copieuse pour tenir le coup toute la matinée.

Tous ensemble, tous ensemble, tous…

Si le petit déjeuner reste aussi formel, c’est sans doute du fait de son importance d’un point de vue nutritionnel, mais aussi social. Il revêt un enjeu particulier pour le maintien du lien familial puisqu’il est souvent le seul repas de la journée pris en commun dans les familles où les deux parents travaillent.

Ainsi, 80% des enfants prennent leur petit déjeuner accompagnés. Les adolescents prennent majoritairement (51 %) leur petit déjeuner seul, en raison d’horaires décalés par rapport aux adultes.

Plus on est âgé et plus les petits déjeuners sont pris solitairement, et cela d’autant plus qu’on est du sexe masculin (21% des garçons de 3 à 12 ans, 58 % des adolescents). Prendre son petit déjeuner seul est également plus fréquent en milieu urbain : c’est le cas de 58% des adultes parisiens.

Maintenant que nous avons pu répondre à l’angoissantes question « comment petit déjeune-ton ? », empressons-nous de répondre à la plus essentielle, nutritionnellement parlant : que diable mange-ton le matin au réveil ?

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