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Lutte contre le(s) cancer(s)

Cette fois, le bon plan ?

De l’avis général, le premier Plan Cancer, malgré son statut de « grand chantier présidentiel, n’avait pas été une absolue réussite. Le nouveau plan, qui doit se déployer jusqu’en 2013, sera-t-il le bon ? Il semble en tout cas mieux parti…

Toutes les études d’opinion le confirment, la lutte contre le cancer – les cancers – constitue une priorité absolue de santé pour une écrasante majorité d’entre nous. Quoi de plus normal ? Malgré des avancées scientifiques phénoménales, qui permettent aujourd’hui de guérir près d’un cancer sur deux, 320 000 nouveaux cas sont encore apparus en 2009, plongeant dans l’angoisse les malades eux-mêmes et leur entourage.

Cette priorité est-elle également celle des Pouvoirs publics ? Incontestablement oui. Après Jacques Chirac qui avait initié « son » Plan Cancer entre 2003 et 2007, c’est Nicolas Sarkozy qui a dévoilé le sien au mois de novembre dernier.

Plan sur la comète

On ne peut pas dire que l’ambiance était à l’optimisme car ce Plan Cancer II a été dévoilé dans un contexte de bilan pour le moins négatif concernant le premier du genre.

Cour des Comptes en tête, les évaluateurs de ce qui était censé être un « grand chantier présidentiel » n’ont pas été tendres. Sur les 70 mesures prévues, seules 1/3 d’entre elles auraient été effectivement réalisées, 1/3 incomplètement et 1/3… pas du tout. Parmi les échecs retentissants, la lutte contre les cancers professionnels et ceux liés à l’alcool, la systématisation du dépistage du cancer du sein et l’absence totale de système d’évaluation du Plan lui-même. Oups…

Autant dire que le Plan II  - et celui qui le portait sur les fonts baptismaux - étaient attendus au coin du bois. Sans doute instruit par les insuffisances du Plan I et peut-être plus inspiré, le Professeur Jean-Pierre Grünfeld – responsable et coordonateur du travail – a semble-t-il réussi la performance  de fédérer - cette fois en sa faveur - la plupart des acteurs du secteur. Globalement, des associations de patients aux laboratoires de recherche, on s’accorde à trouver au nouveau Plan Cancer version rupture, des ambitions, des atouts et des moyens à côté desquels le Plan précédent version plan-plan était passé.

A vos rangs, fixe !

Les plans d’action, dans le domaine délicat de la politique, prennent vite des accents militaires. On parle feuille de route, mobilisation, force de frappe, bref, plan de bataille. Résultat, le document final est organisé bien en rang, les cheveux coupés ras et semble avancer au pas cadencé. Réglé comme un défilé de 14 juillet.

Avec les troupes qui défilent, on prend volontiers le rythme : 5 axes – tête droite – 30 mesures – à gauche, gauche – 118 actions – un, deux ! Mais l’ensemble est cohérent, chacun est à sa place et avance dans la même direction.

Si l’on s’en tient aux 5 axes annoncés, 4 ne constituent pas vraiment une surprise (recherche, observation, soins, prévention), le 5ème représente en revanche le chaînon manquant dans le plan Chirac de 2003 : la vie des patients pendant et après le cancer. Revue de détail au cœur du Plan Sarkozy, concocté en réalité par le professeur Jean-Pierre Grünfeld.

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