mots clé : Addictions, dépendance, toxicomanie, drogue, tabac, alcool

Entre fumées et vapeurs

Alcool et tabac

Année après année, notre nouveau XXIe siècle confirme ses tendances, quitte à bousculer quelques idées bien ancrées. Les Français fument (du tabac) et boivent (de l’alcool) de moins en moins !

Vérité trop belle pour être - déjà - totalement honnête…

Le Baromètre Santé de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) est en voie de devenir un instrument irremplaçable pour dégager les grandes tendances d’évolution de notre météo sanitaire.

Ses éditions successives clairement que la consommation de tabac et d’alcool est entrée dans une zone fortement dépressionnaire. On peut même affirmer que depuis 3 ou 4 ans, le tabac est secoué dans les Quarantièmes rugissants de la santé et que l’alcool, sous haute pression sociale, subit si l’on peut dire de graves voies d’eau. Bref, il y a de la tempête dans l’air du côté du tropique du cancer...

Sans vouloir à tout prix persister dans la métaphore marine, il était temps que le vent de la raison commence à souffler car avec respectivement 60 000 et 45 000 décès annuels, le prix du voyage par tabagisme et alcoolisme devenait difficilement supportable !

Drogues du lien social

Il est vrai que dans notre pays, l’alcool (depuis toujours) et la cigarette (depuis à peine plus d’un siècle) se sont imposés comme des signes de lien social, des rites initiatiques, des soutiens au mal de vivre. Avant d’être reconnus comme de véritables fléaux potentiels. Souvent associés, parce que leur consommation l’est fréquemment, l’alcool et le tabac ne figurent pourtant pas au même rang, historique et culturel.

Même si l’on en fait des tonnes sur le sujet de l’alcool pour excuser ses pires excès, il serait injuste (et d’ailleurs inutile) de prendre le contre-pied par la diabolisation. Produit culturel, incontestablement. Symbole de convivialité, indubitablement. Mais, comme toutes les drogues entraînant une dépendance physique et psychique, l’alcool est aussi source de drames et de malheurs d’autant plus destructeurs qu’il s’agit d’un produit socialement intégré, voire plébiscité.

C’est évident : le discours qui accompagne traditionnellement la dégustation du vin est tout autant une ode à la culture du goût… qu’un excellent prétexte à abuser de la dive bouteille. Et la première goutte de champagne dans le verre d’anniversaire est moins un rituel initiatique (déjà contestable) qu’un prétexte pour les adultes à  continuer à boire en toute bonne conscience.

Ce même discours, transposé à la consommation de cigarettes, est tout simplement inimaginable. Qui parmi les fumeurs réguliers d’aujourd’hui, peut prétendre avoir apprécié sa première cigarette ? La plupart du temps, elle aura été fumée en cachette de la famille, entre copains et copines du même âge, en essayant de ne pas trop tousser… C’est d’abord la transgression qui avait du bon !

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