Le magazine gratuit de la salle d’attente
Bimestriel - 52 pages
Format 200 x 260 mm

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numéro > 47

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mots clé : Addictions, dépendance, toxicomanie, grogue, drogue douce, drogue dure

Drogues douces, drogues dures

Drogues douces, drogues dures. Depuis des lustres, cette distinction est un vrai cache-misère. Entre les partisans de l’amalgame et les défenseurs de la nuance, la guerre fait rage. La prévention n’en sort pas toujours gagnante.

Tout le monde l’aura remarqué : dans les transports publics, il y a tantôt les usagers et tantôt les clients. Lorsqu’ils sont à plaindre (les jours de grève par exemple), on parle « d’usagers », mais lorsqu’ils redeviennent des individus responsables de leurs actes (en principe le reste du temps), on dit « clients ». Le parallèle est certes un peu hardi pour aborder le sujet des drogues (tant qu’on est dans le voyage…), mais pas aussi incongru qu’il y paraît.

Ainsi, chez nous, il y a des « usagers de drogue ». Là, on sait que la situation est grave. On devine déjà comme une dimension de fatalité, une promesse de malheur. Pas d’erreur, on est dans « le dur » et dans l’illégal : il s’agit sans doute d’héroïne, de crack. A-t-on jamais entendu parler « d’usager » de Pastis ou de tabac blond de Virginie ?

Il y a aussi les « consommateurs de drogue ». L’évocation est déjà moins dramatique. On établira facilement des ponts entre eux : consommateurs de haschich, consommateurs de bière… Sans conteste, on est dans le « doux ». Mais pas forcément dans la légalité.

Qui a fumé gobera, qui a sniffé se piquera ?

C’est à peu près la même subtilité sémantique établie entre consommateurs et usagers qui régit les différences d’image entre drogues douces et drogues dures. Une nuance évidemment… artificielle, mais qui constitue déjà un progrès considérable depuis l’époque où le discours officiel se refusait à faire la moindre distinction entre les différentes drogues et leurs modalités de consommation.

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