Moins optimistes sont ceux qui voient dans l'usage systématique du dopage l'une des seules marges de progression encore ouvertes aux "sportifs". Pour ces partisans de la real politik, l'équation est simple : puisque la machine humaine atteint ses limites, rendons-la moins humaine et davantage machine en lui administrant des produits destinés à repousser sans cesse les frontières de l'impossible et conserver ainsi l'intérêt du spectacle… et les intérêts de ceux qui en vivent.
Les chercheurs de l'INSERM n'ont évidemment pas occulté l'hypothèse dopage. Ils l'ont même hélas déjà intégrée à leur réflexion. Selon eux, le fait que des sportifs détiennent aujourd'hui des records probablement obtenus grâce au dopage pourrait altérer le modèle scientifique établi. Mais cela signifierait alors que les frontières réelles de la physiologie humaine seraient encore plus proches que prévu.
Citius, altius, fortius pour le sport; mais pour le dopage, motus?
Citius et crise de foi
Si la devise des JO fleure bon l'antiquité, même plus latine que grecque, elle est en fait d'inspiration récente. Elle est signée en 1891 d'un proche du Baron Pierre de Coubertin : l'abbé Didon, féru d'éducation de la belle jeunesse française. Seul le statut ecclésiastique de l'auteur explique la formulation latine Citius, altius, fortius. Un peu décevant, mais c'est l'Histoire.
Le maillot fait-il le record ?
On en a parlé, on en reparlera. La fameuse combinaison qui permettait aux nageuses et aux nageurs de glisser vers des records inaccessibles aux autres maillots de compétition a également posé le problème des records en natation.
Maillot ou talent ? Seule la vérité est nue, même entre deux eaux.
Courir plus vite, à la même vitesse
Si le record du
La marge de progression laissée aux futurs champions se trouve donc dans le temps mis à atteindre cette vitesse et les capacités des coureurs à la conserver le plus longtemps possible. D’où l’importance cruciale que revêtent aujourd’hui la technique de course et la préparation physique.
Dopage, le Tour tourne autour du pot
Chaque année, on nous promet un Tour « propre »… et chaque année, le dopage s’invite sur le Tour. Il faut dire qu’en matière de cyclisme, il s’agit presque d’une pratique culturelle. Dès 1890, on commercialisait des potions à base d’alcool destinées aux cyclistes, comme "l’Elixir de vitesse" ou le "Vélo Guignolet". Mais le folklore a bien vite cédé le pas au tragique puisque le premier cas de décès dû au dopage remonte à 1896 avec la mort du Gallois Arthur Linton. Le coureur aurait été victime d’un mélange à base de morphine administré par son soigneur à l’occasion de Bordeaux – Paris… Un précurseur du célèbre "pot belge" dans lequel des générations de coureurs ont puisé leurs étonnantes capacités de récupération, bien avant l'EPO et toutes les techniques nouvelles que l'on découvrira sans doute encore cette année.