D’abord, les sons - sous forme d’ondes qui se propagent dans l’air - pénètrent à l’intérieur du conduit auditif et mettent le tympan en vibration. Des osselets aux noms évocateurs (marteau, enclume, étrier), se transmettent la vibration et l’amplifient jusqu’à l’oreille interne. C’est là que les oto-rhino-laryngologistes et les spécialistes de la mécanique des fluides se régalent car l’oreille interne contient un liquide spécialement destiné à recevoir les vibrations sonores. Celles-ci se transforment en une espèce de vague qui va aller chatouiller de jolis petits cils pour transformer tout cela en influx nerveux, c'est-à-dire en énergie électrique jusqu’au cerveau via le nerf auditif.
Et dire qu’il aura fallu de longues minutes aux plus courageux d’entre vous pour achever la lecture de ce parcours pourtant accompli des milliers de fois par jour en quelques millièmes de seconde… Cela dépasse l’entendement.
Il n’est pas étonnant que le moindre incident perturbe la délicate transformation d’une simple vibration de l’air en information parfaitement décodée, analysée, interprétée par le cerveau.
Les agressions sonores ne manquent pas. La majorité d’entre nous en sont conscients mais reconnaissent ne pas faire grand-chose pour y remédier. Ainsi, selon plusieurs études, 6 adultes sur 10 admettent écouter la musique ou la télévision à un niveau sonore élevé (et 100% de leurs voisins sont d’accord avec eux).
En prenant de l’âge, on perd naturellement de l’acuité auditive. C’est parfois lourdement handicapant mais évidemment sans commune mesure avec la surdité qui touche chaque année près d’un millier de nouveau-nés en France. Là, on assiste à de lourdes conséquences sur l’acquisition du langage oral et sur le développement socio affectif de l’enfant. Environ 40% de ces surdités sont sévères et profondes et trois quarts d’entre elles sont d’origine génétique.
Oeil pour œil
Accrochez-vous, ce ne sera pas long... vous allez voir.
Quitte à faire appel au cliché (!) absolu, admettons une fois pour toutes que l’œil fonctionne comme un appareil photo.
1 - La lumière passe d’abord par la cornée, traverse l’iris qui va ouvrir ou fermer la pupille en fonction de la quantité à filtrer jusqu’au cristallin.
2 - Le cristallin, comme le fait une lentille d’appareil photo continue d’infléchir les rayons lumineux et les inverse pour les projeter sur la rétine.
3 - Grâce aux photorécepteurs de la rétine, les rayons sont transformés en impulsions électriques.
4 - Petit travail des neurones et transmission au système nerveux central, puis au cerveau par les nerfs optiques (droit et gauche).
5 – Les messages sont transportés jusqu’au cortex visuel du cerveau qui se charge de remettre tout ça dans l’ordre et de former une image tridimensionnelle.
Après cette description odieusement simplificatrice qui ferait courir un risque d’infarctus à tout ophtalmologiste qui se respecte, en principe, quand tout fonctionne, on voit. On se repère, on lit, on se souvient de paysages, de visages, d’ambiances et, logiquement, on croit que la détection de la lumière est exclusivement réservée à la perception visuelle des images, des couleurs et du mouvement.