Lorsque l’enfant décidément ne paraît pas, il faut se résoudre à entamer un processus pas toujours agréable psychologiquement, mais nécessaire pour établir un premier état des lieux. De toute évidence, une période pas facile à vivre qui devra amener les candidats parents à se mettre d’accord au préalable sur une question fondamentale : jusqu’où sont-ils prêts à aller… avant de renoncer à avoir un enfant grâce à la médecine ?

Les difficultés à vivre cette période, si elles sont réelles, ne doivent pourtant pas faire oublier l’essentiel : chaque année, l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) permet la naissance de 20 000 bébés que leurs parents n’attendaient plus, avant de faire appel à cette spécialité.

Bébés de l’amour et de la science

En matière de fécondation artificielle, il existe des techniques spécifiques, utilisées en fonction des motifs de stérilité de l’un ou/et l’autre des partenaires.

L’insémination artificielle est proposée au couple lorsqu’il fait face à des problèmes d’infertilité inexpliqués ou lorsque la femme est atteinte d’une anomalie du col de l’utérus.

La fécondation in vitro est indiquée lorsque le sperme est de mauvaise qualité ou que la femme souffre d’une anomalie empêchant la rencontre des spermatozoïdes et de l’ovocyte, par exemple une anomalie au niveau des trompes.

Si l’homme présente une infertilité sévère, on propose au couple une fécondation in vitro avec microinjection d’un spermatozoïde dans l’ovocyte (ICSI). Un spermatozoïde unique est alors rigoureusement sélectionné parmi 75 millions de concurrents et transféré directement dans un ovocyte. « L’embryon de culture » ainsi obtenu est ensuite implanté dans l’utérus.

Le couple peut encore faire appel au don de spermatozoïdes lorsque l’homme n’en produit pas (ou est porteur d’une maladie transmissible) ou au don d’ovocytes lorsque la femme n'a pas d'ovaires ou d'ovocytes fonctionnels (ou est atteinte d’une maladie héréditaire grave).

Beaucoup plus difficile après 40 ans

Ces techniques connaissent des taux de réussite variables, pour des raisons qui relèvent des causes de la stérilité (le père, la mère, les deux…) et de l’âge de la mère.

Globalement, les meilleurs résultats sont ainsi obtenus dans le cadre d’une ICSI (50% des 20 000 naissances annuelles par AMP). Mais les chiffres sont parfois trompeurs : s’ils sont plus favorables, c’est principalement parce que cette technique est surtout utilisée en cas de stérilité du père et que les femmes traitées avec succès sont généralement plus jeunes et plus fertiles…

Pour parler froidement, l’évaluation faite après six tentatives de FIV (soit deux à trois ans de traitement) montre que la moitié des femmes de moins de 35 ans donnent finalement naissance à un enfant. Le score dégringole à 8% seulement, passés 40 ans. On mesure l’importance du facteur temps dès qu’il s’agit d’envisager l’assistance médicale à la procréation !

Infertilité et Sécu

Remboursée, mais limitée

Depuis mars 2005, un décret a réduit la prise en charge des traitements d'infertilité.

Cette mesure n'autorise aujourd'hui le remboursement que de quatre FIV ou ICSI et de six inséminations. Aucun remboursement n'est possible après 43 ans.

En cas de pronostic médical favorable, on peut obtenir une dérogation, mais, rien d’automatique…

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