Voilà aussi pourquoi la même OMS qui prédit parfois le pire, organise quand même toujours les règles pour l’éviter… Le nouveau « Règlement Sanitaire International », théoriquement applicable à ses 193 Etats membres, définit par exemple la manière dont les pays doivent désormais évaluer et notifier à l’organisation les urgences de santé publique de portée internationale.
Mondialisation : le danger est aussi le remède
Le partage des connaissances médicales et de la technologie entre pays riches et pays pauvres est devenu un impératif absolu, mais un impératif qui est encore loin d’avoir été traduit dans les faits. Les peuples qui en auraient le plus besoin sont toujours les laissés pour compte et commencent à entrer en résistance. Ainsi, en décembre 2006, l’Indonésie avait un temps suspendu la transmission d’échantillons du virus de la grippe aviaire. Pourquoi ? Parce que les pays démunis fournissent gratuitement des virus aux laboratoires occidentaux… des virus qui servent à fabriquer des vaccins qu’ils n’auront plus tard pas les moyens d’acheter.
Même si l’actualité semble parfois nous y conduire, il serait dangereux de réduire la politique de santé à la politique vaccinale. La quasi-totalité des responsables sanitaires en font cependant aujourd’hui un pan essentiel de leur stratégie. Ils font valoir à juste titre qu’une vaccination à grande échelle permet de réduire l’incidence de la maladie, non seulement dans la population vaccinée, mais également dans celle qui ne le serait pas, tout simplement parce qu’on aura freiné et réduit la circulation du germe.
Il y a de fortes chances pour que cette logique préventive l’emporte cet hiver pour triompher des différents virus grippaux qui semblent vouloir venir taquiner nos systèmes de défense de santé publique.
Vaccin idéal : faut pas rêver !
Le vaccin idéal n’existe pas et n’existera, hélas, probablement jamais. Dommage, car on l’aurait aimé administrable en une seule fois, de préférence sans contrainte (voie orale, nasale, patch…).
On l’aurait surtout aimé tellement multivalent qu’il nous aurait protégés contre toutes les maladies transmissibles. Au dernier recensement, une bonne centaine…
Comment ça marche ?
L’objectif de la vaccination est de permettre au corps de provoquer une protection ciblée contre un agent infectieux bien déterminé. Il existe en fait deux familles de vaccination :
Ø La vaccination thérapeutique, qui stimule le système immunitaire pour favoriser la production d’anticorps et éliminer la maladie.
Ø La vaccination préventive, qui stimule les défenses naturelles pour bloquer l’apparition de la maladie.
Retour vers le futur
56 vaccins ou conjugaisons de vaccins sont aujourd’hui à la disposition de la population française. Le résultat de 200 ans de recherche.
1796 - Variole (Edward Jenner)
1879 - Choléra
1882 - Rage (Louis Pasteur)
1890 - Tétanos et diphtérie
1897 - Peste
1926 - Coqueluche
1927 - Tuberculose
1932 - Fièvre jaune
1945 - Grippe
1952 - Poliomyélite
1964 - Rougeole
1967 - Oreillons
1970 - Rubéole
1974 - Varicelle
1978 - Méningite
1981 - Hépatite B
1985 - Méningite bactérienne (Haemophilus influenzae type B)
1992 - Hépatite A
1998 - Maladie de Lyme
1999 - Méningite à méningocoque C
2000 - Infections à pneumocoques
2004 - Cancer du col de l'utérus
Source : LEEM 2009