Tout ne va, hélas, pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ne dresse pas un tableau très optimiste de la situation sanitaire sur notre belle planète. On peut même dire qu’à côté des conclusions de l’institution internationale, les films de Yann Arthus-Bertrand passeraient presque pour d’aimables bluettes.
Si l’on en croit sa Directrice générale, Margaret Chan, une nouvelle maladie ferait son apparition chaque année, « ce qui ne s’est jamais vu dans l’histoire ». Effectivement, la comptabilité des risques sanitaires est bien tenue à Genève puisque trente-neuf nouveaux agents pathogènes, dont le virus du Sida, les virus des fièvres hémorragiques d’Ebola et de Marbourg, ou encore le SRAS ont été identifiés depuis 1967.
Sans parler évidemment des rafales de variantes dont les différents virus grippaux semblent vouloir nous accabler depuis peu…
Risque : le zéro et l’infini…
Les grippes nous en font la démonstration éclatante : comment limiter la circulation des virus alors que, chaque année, les seules compagnies aériennes transportent plus de deux milliards de passagers ?
Les nouveaux risques que l’on semble découvrir presque d’heure en heure incluent d’ailleurs, non seulement des épidémies, mais également des maladies d’origine alimentaire, des accidents ou des attaques chimiques, biologiques et nucléaires, la pollution industrielle et les changements climatiques. Ouf, n’en jetez plus, la cour est pleine !
Voilà, comment d’alerte sanitaire en mobilisation écologique, on passe d’un état de béatitude coupable devant la puissance de la science à un état de panique absolue devant ses évidentes limites.
Voilà aussi pourquoi la même OMS qui prédit parfois le pire, organise quand même toujours les règles pour l’éviter… Le nouveau « Règlement Sanitaire International », théoriquement applicable à ses 193 Etats membres, définit par exemple la manière dont les pays doivent désormais évaluer et notifier à l’organisation les urgences de santé publique de portée internationale.
Mondialisation : le danger est aussi le remède
Le partage des connaissances médicales et de la technologie entre pays riches et pays pauvres est devenu un impératif absolu, mais un impératif qui est encore loin d’avoir été traduit dans les faits. Les peuples qui en auraient le plus besoin sont toujours les laissés pour compte et commencent à entrer en résistance. Ainsi, en décembre 2006, l’Indonésie avait un temps suspendu la transmission d’échantillons du virus de la grippe aviaire. Pourquoi ? Parce que les pays démunis fournissent gratuitement des virus aux laboratoires occidentaux… des virus qui servent à fabriquer des vaccins qu’ils n’auront plus tard pas les moyens d’acheter.
Même si l’actualité semble parfois nous y conduire, il serait dangereux de réduire la politique de santé à la politique vaccinale. La quasi-totalité des responsables sanitaires en font cependant aujourd’hui un pan essentiel de leur stratégie. Ils font valoir à juste titre qu’une vaccination à grande échelle permet de réduire l’incidence de la maladie, non seulement dans la population vaccinée, mais également dans celle qui ne le serait pas, tout simplement parce qu’on aura freiné et réduit la circulation du germe.
Il y a de fortes chances pour que cette logique préventive l’emporte cet hiver pour triompher des différents virus grippaux qui semblent vouloir venir taquiner nos systèmes de défense de santé publique.
Vaccin idéal : faut pas rêver !
Le vaccin idéal n’existe pas et n’existera, hélas, probablement jamais. Dommage, car on l’aurait aimé administrable en une seule fois, de préférence sans contrainte (voie orale, nasale, patch…).
On l’aurait surtout aimé tellement multivalent qu’il nous aurait protégés contre toutes les maladies transmissibles. Au dernier recensement, une bonne centaine…