Plus de p’tit dej et moins de n’importe quoi
Mieux dans notre assiette
« On est foutu on mange trop » nous susurrait déjà l’ami Souchon en 1978… Plus de trente ans après, son « Papa Mambo » n’a pas pris une ride. Mais nous, quelques kilos. Evitables.
Il faut reconnaître que les aimables mises en garde et les gentilles recommandations du Plan National Nutrition Santé tournant en boucle dans les messages de prévention commencent à nous taper sur les nerfs… La ritournelle des cinq fruits et légumes quotidiens va d’ailleurs bientôt fêter ses dix ans dans nos têtes sans avoir vraiment connu le passage à l’acte espéré. Echec classique des objectifs trop difficiles à atteindre ? Echec typique des bonnes résolutions prises sans tenir compte de la réalité de la vraie vie ? Gardons-nous quand même d’être trop sévères avec cet insupportable morceau de PNNS. Il aura au moins permis deux vraies prises de conscience : pour nous autres, malheureux citoyens-consommateurs, celle que nous sommes loin de satisfaire aux minima nutritionnels et que nous avons vraiment intérêt à faire un peu bouger les lignes (notamment pour préserver la nôtre) ; pour les autorités de santé publique, celle qu’il est vain de croire que l’information suffit à transformer les comportements et qu’un petit coup de pouce sur l’accessibilité à ces produits (trop chers !) devra sans doute être envisagé pour que le message soit efficace...
Tous les jours, un bon p’tit déj
Ca vient doucement, mais ça vient ! Au fil des années, le petit déjeuner s’est véritablement institutionnalisé, quel que soit notre âge. Ainsi, la part des enfants de 3 à 12 ans attaquant chaque journée de la semaine devant un bol garni est aujourd’hui de 91%. Certes, on préférerait 100%, mais cela tend vers l’unanimité ! Les ados, en revanche, commencent probablement à faire leur mauvaise tête dès l’aurore puisque, chez eux, la part des petits déjeuners réguliers est passée en cinq ans de 65% à 54%. En ne voulant « trop pas ressembler à des gosses », ils font « genre pas adultes » non plus car leurs ainés de plus de 20 ans sont à nouveau 9 sur 10 à pratiquer le p’tit dej quotidien.
Alors, si le p’tit dej est un sport national, où est le problème ? Réponse : dans la composition de ce repas car là, on est encore loi du compte. Côté enfants, seuls 16% des petits déjeuners contiennent les trois composantes recommandées : au moins un produit céréalier, un produit laitier et un fruit ou jus de fruit. Il faut dire que nous ne leur donnons pas vraiment l’exemple avec 11% des adultes dans les clous. Pis encore : les petits déjeuners composés d’une seule boisson chaude constituent 15% des prises (deux fois plus souvent chez les hommes que chez les femmes).