Faire ce dont on a vraiment envie
On vient de toucher du doigt le grand drame de la prévention. Un peu d’information suffit à éveiller les consciences et une bonne dose de conviction à emporter la décision. Mais le plus compliqué est encore à faire : il faut passer à l’acte et – surtout, surtout – persévérer.
« C’est très facile d’arrêter de fumer, disait Oscar Wilde, moi j’arrête 20 fois par jour ». Mort à 46 ans, ce génial auteur - pourtant fils de médecin - aura sans doute un peu trop différé la date de sa décision mais il ya gros à parier que ses hypothétiques vraies tentatives d’arrêt définitif se seraient soldées par des échecs.
Les grands manitous de la prévention le savent depuis longtemps maintenant : en matière de santé particulièrement, il ne suffit pas de vouloir modifier ses comportements pour y parvenir. D’abord parce qu’il faut être capable de le faire. Physiquement et mentalement, mais aussi parce que l’envie est en l’occurrence un moteur bien plus puissant que la volonté.
Parler de « bonne résolution », c’est déjà user d’un peu de condescendance, suggérer que l’objectif est vain et l’effort à fournir finalement guère digne d’intérêt. Débarrassée de son adjectif gentillet, la résolution exprime soudain tout son sens, celui de prendre, après réflexion, une décision, d’affirmer une détermination.
Combien de régimes amaigrissants se croira-t-on encore obligé de subir, saison après saison, parce qu’on n’a pas pu trouver ce fameux « équilibre alimentaire » cet espèce de Graal nutritionnel à la quête duquel on se lance chaque année ? Combien de salles de gymnastique ressembleront encore cette année à des amphis de fac de droit, désertés trois mois après l’enthousiasme de la rentrée ? Comme d’habitude : beaucoup, beaucoup trop.
Cultivons donc notre envie, elle est le plus sûr atout de la réussite. La raison ne serait alors que le signe triste du renoncement ? N’exagérons rien mais, il est vrai qu’à la rédaction de BIEN SÛR Santé, on préfère avoir envie que de se faire une raison.
Stop tabac
Faisons-nous mal, parlons d’échecs ! En matière de tabagisme ce ne sont pas les études qui manquent et celles-ci montrent toutes que l’arrêt du tabac est majoritairement un long processus, semé d’embûches et de rechutes.
En moyenne, les fumeurs réguliers déclarent avoir déjà fait 8,6 arrêts d'au moins une semaine. Les arrêts de moins d'un an représentent 73,8 % des cas. Parmi ceux-ci, les tentatives durent le plus souvent moins d'un mois (28,5 %). Courage, même Lucky Luck a réussi !
Qu’il est doux de ne rien faire…
Ah, qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous ! Comme à l’Opéra comique, les Françaises et les Français chantent souvent les louanges de l’inactivité physique quand les icônes du body-fitness en prêchent les vertus.
Parmi toutes les bonnes ou mauvaises raisons invoquées, l’une mérite quand même une attention particulière : 30% des non-pratiquants n’aiment tout simplement pas le sport. Imparable.
Régimes d’enfer
L’étude Obepi-Roche 2009, situe la fréquence actuelle de l’obésité en France à 14.5% de la population adulte, soit près de 6,5 millions de personnes obèses. Des chiffres inquiétants mais qui masquent deux réalités : la prévalence du surpoids reste relativement stable à 31.9%., l’obésité étant associée à une augmentation du recours aux traitements pour hypertension artérielle, dyslipidémies, diabète, en particulier dans la population sénior.