L’hiver, ce n’est quand même pas seulement une longue déprime soignée à coup de lumière blanche, voire de petites pilules de concentré de bonne humeur. Beaucoup d’entre nous - et heureusement – le traversent sans trop de bobos : entre 77 et 82 fois en moyenne si l’on en croit les chiffres de l’espérance de vie !
Il n’empêche que la mauvaise saison nous fragilise et que l’inactivité physique, une alimentation plus grasse et moins variée qu’aux beaux jours préparent en nous un terrain favorable aux maladies de l’hiver. Parmi elles, les maladies respiratoires sont à la fois les plus banales et les plus menaçantes.
La combinaison de l’explosion de la grippe saisonnière et de la grippe A (H1N1) fera de cette année l’année de tous les dangers pour la santé publique. Alors, plus on abordera cette période délicate en bonne forme, plus on mettra de notre côté les atouts pour bien en sortir. Pour bien s’en sortir.
Froid: à corps défendant
Notre corps se défend plutôt mieux que notre cerveau contre le froid. Les mécanismes biologiques activés permettent, soit une augmentation de notre production de chaleur, soit un renforcement de notre isolation thermique.
> Pour augmenter sa production de chaleur, il suffit de bouger : au repos, un homme de
On peut aussi se contenter de frissonner, mais l’efficacité du « frisson thermique » est moindre (400 watts quand même !) et ne peut pas dépasser 3 heures.
> Le renforcement de notre isolation thermique est naturellement obtenu par des modifications de la circulation sanguine dans la peau et le tissu cellulaire sous-cutané. La chaleur est principalement produite par l’activité des organes et des muscles et s’écoule vers la peau grâce à la circulation sanguine.
Sous l’effet du froid, la circulation périphérique peut se réduire considérablement (vasoconstriction des vaisseaux sanguins) pour maintenir suffisamment de chaleur dans les parties centrales et vitales du corps. Le débit de sang, qui est de 20ml par minute, peut alors se réduire jusqu’à 1ml par minute. Mais, à ce stade, on peut considérer qu’on est plutôt mal parti…
Trop injuste !
A vous dégoûter de surveiller votre ligne et de prendre rendez-vous chez l’esthéticienne : les sujets gras ou très velus (et on peut cumuler !) conservent mieux leur chaleur naturelle. De plus, leur tolérance au froid est supérieure à celle des sujets minces et glabres...
En attendant les « Saints de glace »
Chaque année, c’est la même rengaine : Mamert, Pancrace et Servais jettent un froid quand on croit s’être débarrassé de l’hiver. Ce sont les « Saints de glace » qui sonnent la fin des gelées et le triomphe définitif des beaux jours. Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais, que les agriculteurs célébraient respectivement les 11, 12 et 13 mai, ont été remplacés en 1960 par Sainte Estelle, Saint Achille et Sainte Rolande. Non seulement ces saints de substitution sont moins exotiques que leurs prédécesseurs mais le réchauffement climatique les a déjà largement changé la donne : ainsi, en moyenne, les derniers jours (et surtout les dernières nuits) de gel se produisent désormais deux semaines plus tôt qu’il y a vingt ans. 15 jours d’hiver garantis en moins, c’est déjà ça.