mots clé : Téléphones mobiles, portables, GSM, antennes relais, ondes électromagnétiques, principe de précaution

Ondes et on dit

Mobiles : on ne bouge plus !

Les portables sont-ils des mini-fours à micro-ondes qui menacent d’amener notre cerveau à ébullition, des bombes à retardement pour la santé de nos enfants ? En tout cas, le téléphone mobile fait de plus en plus  parler… de lui. Et pas forcément en bien.

Lorsqu’une ministre de la Santé publie un communiqué pour mettre en garde les populations à propos de possibles risques liés à un usage excessif des téléphones portables, on se dit que la situation est grave. Et lorsque cet avertissement concerne tout particulièrement les enfants, on n’est pas loin de la panique.

Qu’a-t-il donc bien pu se passer pour que nos autorités sanitaires téléchargent en catastrophe la sonnerie « Tocsin » ? Rien apparemment : pas d’étude apportant un éclairage nouveau sur les conséquences de la téléphonite aiguë, pas d’hécatombe dans des écoles primaires gagnées par les GSM. Jusqu’à cette colossale étude menée pendant 9 ans sous l’égide de l’OMS, dont on a attendu vainement des conclusions claires…

T-OU-LA ?

Rien ? Pas tout à fait quand même car, depuis quelques années, on peut trouver sur le marché des téléphones mobiles spécialement conçus pour des enfants de quatre à huit ans. Ces appareils, qui ne comprennent que quelques numéros pré-mémorisés, sont censés permettre aux parents de rester en contact en permanence avec leur progéniture. En 2005, la commercialisation de ces téléphones avait été interrompue par les chaînes d’hyper et les grands magasins qui en assuraient la distribution. Cette décision de retrait avait en grande partie été prise sous la pression d’associations tout autant révoltées par l’exploitation éhontée du phénomène portable que par la possible dangerosité d’une exposition précoce aux radiofréquences.

Cette année, le lobbying anti-portable n’a pas fonctionné, sans doute parce que l’outil est à tel point entré dans notre vie quotidienne que ses possibles inconvénients – voire ses dangers – sont relégués au fond de notre conscience. Sans doute aussi parce que les inconditionnels anti-portables peinent toujours à justifier scientifiquement leur appel au sauve-qui-peut général.

Le gouvernement, dans son avertissement sur l’usage des mobiles par les enfants, traduit ainsi à la fois son embarras face à cette situation de quasi « vide scientifique » et sa volonté de s’inscrire dans une démarche de prévention clairement datée. On ne sait jamais…

Le principe de bon sens n’est pas constitutionnel

Le ministère rappelle en substance que, si les études françaises et internationales établissent qu’aucune preuve scientifique ne permet de démontrer un risque « notable » pour la santé, « certaines d’entre elles font état d’un risque faible d’effet sanitaire dans certaines conditions ».

Belle démonstration de langue de bois ! En réalité, le seul risque avéré découle d’un effet thermique en cas d’utilisation prolongée (les micro-ondes du portable, ça finit par brûler…). Des études évoquant un risque de cancer à très long terme (notamment des glandes salivaires) existent mais n’ont jamais à ce jour été confirmées.