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Aiguilles sans seringue

Le tricot, bon pour les nerfs en pelote

On pensait le voir relégué pour l’éternité au magasin des accessoires de la ringardise la plus absolue… Quelle erreur! Après des décennies de mise à l’index, le  « fait main »  porte aujourd’hui à bout de bras tricot, crochet et broderie.

Non seulement ils se pavanent sur les podiums - autels des lieux cultes de la mode, là où même les plus âgé(e)s d’entre nous auraient jugé incongru de les rencontrer, mais les socio - prêtres les habillent de vertus thérapeutiques au sommet de la modernité. C’est peu de dire que les champions de la maille ont la cote…

Lorsque, dans les années post-soixante-huit, les femmes ont cru jeter dans la même poubelle de l’Histoire leurs soutiens-gorge et le livre de cuisine de leur mère, les aiguilles à crochet de leur grand-mère s’y trouvaient déjà depuis belle lurette.

Elles n’imaginaient certainement pas que leurs propres filles les en exhumeraient et que des icônes de la féminité assumée, telles Julia Roberts et Sharon Stone, se mueraient soudainement en activistes du tricot… 

Effet rétro incontrôlable ou effet de mode bien maîtrisé? Lorsque l’on voit que l’année 2006 et la saison automne/hiver 2007 auront encore été en grande partie placées sous le signe de la maille et du point de croix chez Calvin Klein et chez Chanel, chez Max Mara ou chez  Kenzo, on se dit que la ficelle serait un peu grosse s’il n’y avait là qu’un simple habillage marketing.

Les aiguilles, loin des bottes de foin

Les observateurs les plus impartiaux ne sont sans doute pas les fabricants de tendances, toujours prompts à amplifier le succès des modes qu’ils tentent de lancer... Pourtant, lorsque l’on voit se développer, en marge des démonstrations de la jet-set internationale, 300 clubs français de broderie, 400 de patchwork et davantage encore de sites Internet dédiés, on ne s’étonne plus de l’accueil - confirmé pour la quatrième année consécutive – que connaît le salon « L’aiguille en fête ».

Pour Jean-Charles Durand, l’inventeur du salon (qui a attiré près de 30.000 visiteurs au Parc Floral de Vincennes début mars), pas de mystère : le retour en grâce spectaculaire des aiguilles est avant tout dû à la volonté de « devenir son propre créateur, le porte-drapeau de ce qu’on a fait soi-même ».

Il est vrai qu’au-delà de la démarche purement utilitaire qui prévalait il y a quelques décennies, c’est bien la dimension artistique des travaux d’aiguille qui s’exprime aujourd’hui sans honte et dans tous les domaines. Ainsi, certains philatélistes ont ajouté à leur dévorante passion celle de « l’art postal textile » permettant d’associer la valeur d’un timbre rare au caractère unique d’un objet - une enveloppe par exemple - réalisé en broderie.

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