mots clé : petit déjeuner, nutrition, obésité, surpoids, alimentation

Le p’tit dej’ est servi !

N’écoutons pas les mauvaises langues qui nous cassent le moral nutritionnel. Le petit déjeuner, en France, ça marche. Ca marche même de plus en plus fort puisque le taux d’abstinents du premier repas de la journée est passé nettement au-dessous de la barre des 10%.

Il est toujours intéressant de constater à quel point la répétition d’informations fausses ou approximatives suffit à remplacer une vérité. En matière de nutrition, on n’a que l’embarras du choix et ça commence tôt le matin puisque l’une des idées reçues les mieux implantées est que les Français – tous âges confondus –sauteraient volontiers le petit déjeuner.

Telle une tartine dans un bol de café, le grand observatoire de nos comportements qu’est le CREDOC, se plonge régulièrement dans nos habitudes de petit déjeuner et conclut tout aussi régulièrement que, si les choses bougent, c’est plutôt dans le bon sens !

Consensus et petits pains

Au fil des années, les enquêtes sont formelles : le premier repas de la journée (étymologiquement, « déjeuner » signifie rompre le jeûne) s’est véritablement institutionnalisé, quelle que soit la tranche d’âge étudiée.

La part des enfants de 3 à 12 ans « prenant sept petits déjeuners par semaine » (avouons qu’il est difficile de faire mieux…) est aujourd’hui de 91%. Chez les ados de 13 à 19 ans, dont le caractère rebelle ne s’éveille apparemment pas aux aurores,  la part des petits déjeuneurs réguliers est passée en cinq ans de 65% à 79%. Les adultes de 20 ans et plus (ce qui laisse de la marge), culminent quant à eux à 91%.

Non contents d’étudier ce que nous avalons au petit déjeuner, nos amis du CREDOC s’intéressent de surcroît aux conditions dans lesquelles nous l’avalons.

Ce premier repas de la journée en est également le premier repère. Aussi, les codes sont-ils très établis et chaque matin semble répéter un véritable rituel. Première constatation, la quasi-totalité des petits déjeuners sont pris à domicile : 96% pour les enfants (3 – 12 ans), 95% pour les adolescents (13 – 19 ans) et 97% pour les adultes.

L’heure c’est l’heure !

Même si, comme on l’a vu elles sont très minoritaires, les prises hors domicile sont plus fréquentes chez les 13-19 ans, notamment chez les adolescentes pour lesquelles 7 % des petits déjeuners ne sont pas pris à la maison. C’est à Paris que l’on « petit déjeune » le plus souvent hors du domicile (10% des petits déjeuners des adolescents et 7 % de ceux des adultes).

Les ouvriers et tous ceux qui débutent très tôt leur journée de travail, sont aussi ceux qui déjeunent le plus hors du domicile. Bien obligés, leurs enfants suivent alors le mouvement.

En semaine, les horaires du petit déjeuner sont très concentrés, plus de 70% étant pris avant 9 heures. Les horaires des enfants sont les plus ritualisés puisque 26% d’entre eux sont pris entre 7h30 et 8 heures en raison des horaires homogènes d’ouverture des écoles.

Le weekend, le petit déjeuner est pris un peu plus tardivement, surtout chez les adolescents chez qui seulement 29 % des petits déjeuners sont absorbés avant 9 heures. Dans la majorité des cas, le petit déjeuner est pris au moins 4 heures avant le repas suivant. D’où l’importance de cette première prise alimentaire dont on comprend qu’elle doit être copieuse pour tenir le coup toute la matinée.

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