mots clé : couple, nutrition, alimentation, surpoids, obésité

Duo sur canapés

Le cliché absolu de l’homme qui fait du gras dès que la cuisine se conjugue à deux, c’est fini. Dans le couple, désormais, c’est madame qui aurait tendance à prendre du poids et monsieur à ne pas gagner un gramme. Sans blague ?

Si elle ne venait du Centre de recherche en nutrition humaine de l’université de Newcastle, l’information prêterait à sourire. Quoi ? Le petit bidon que l’on voit poindre sur la plupart des mâles soumis au tendre régime de la cuisine conjugale ne serait que pure imagination, fantasme pondéral dissout dans la rigueur et la sécheresse de l’analyse scientifique ?

En tout cas, les travaux les plus récents de l’honorable institution britannique ne manquent pas d’étonner car leurs conclusions font voler en éclats de solides idées reçues concernant les comportements alimentaires et leurs conséquences sur la santé physique du couple. A tel point d’ailleurs qu’un certain scepticisme se fait jour spontanément de ce côté-ci du Channel, chez les farouches  défenseurs de l’exception culturelle et du french paradox… Le léger sentiment de supériorité culinaire (notamment) que les Français développent vis-à-vis de leurs voisins outre Manche les incite sans doute à imaginer que la piètre qualité de la cuisine anglaise pourrait être la première responsable de cet état de fait.

Amour lourd et dîner léger

Rien à voir avec la qualité du british cooking car la comparaison de multiples travaux, menés sur plusieurs milliers de couples dans de nombreux pays, entraîne la même conclusion définitive. Qu’il s’agisse du Royaume-Uni, de la Finlande, des Etats-Unis ou de l’Australie, le passage à la vie conjugale correspond pour les femmes à une prise de poids et, pour les hommes, à une stabilisation de la balance !

Comment expliquer un phénomène aussi surprenant que répandu ? En réalité, c’est… l’amour qui serait le vrai responsable. A cause de lui, dans une quête émouvante d’harmonie du couple, chacun accepte plus ou moins consciemment de modifier ses propres comportements pour tenir compte de ceux de l’autre. Or, l’homme est spontanément attiré par les féculents et les plats hautement caloriques lorsque les femmes préfèrent naturellement des aliments légers, des fruits et des légumes.

Le résultat est évident : le compromis profitera d’abord aux hommes qui vont accepter de manger plus « sainement » et sera défavorable aux femmes qui vont adopter un comportement alimentaire moins positif que précédemment. Et donc prendre du poids ! Une tendance qui ne s’efface pourtant pas vraiment à mesure que la passion s’émousse puisque, comble de malheur, les femmes compensent fréquemment par la nourriture les tensions existant dans leur foyer.

On n’avait pas attendu le Centre de recherche en nutrition humaine pour comprendre que vivre d’amour et d’eau fraîche était finalement un rêve plus facilement conciliable avec les règles nutritionnelles qu’avec celles de la vie conjugale. Mais ceci est une autre histoire…

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